Le dispositif de sécurité de la manifestation du 23 juin dernier à Paris est-il en train de devenir la norme en matière de maintien de l’ordre ? Fouilles des sacs, interdiction des masques, des foulards ou de tout autre objet pouvant couvrir le visage des manifestants et palpations seront reconduites ce mardi 5 juillet à l’occasion de la 12e journée de mobilisation contre la Loi Travail. Pour la troisième fois, ces consignes exceptionnelles sont renouvelées a fait savoir à 20 Minutes, la préfecture de police de Paris.

Un parcours modifié

Le cortège, qui doit être le « dernier de l’été » selon Jean-Claude Mailly, leader du syndicat FO (Force Ouvrière), devait initialement démarrer de la place de la République pour se rendre jusqu’à Nation. A la demande de la préfecture, les unions régionales des sept syndicats organisateurs (CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL, FIDL) ont accepté de modifier le parcours pour finalement défiler dès 14h de la place d’Italie à la place de la Bastille. « Le trajet nous satisfaisait et ce qui nous importe c’est que le droit de manifester soit respecté, il faut faire preuve de conciliation », tempère la CGT.

Après l’imbroglio gouvernemental autour de l’interdiction, puis de l’autorisation de la manifestation du 23 juin à Paris, le calme relatif observé lors des deux dernières journées de mobilisation semble avoir apaisé les esprits. Les points de filtrages et les fouilles désormais instaurées avant le début de chaque manif auraient convaincu autorités et syndicats : « Le renouvellement de ces consignes était une demande de notre part, l’immense majorité des effectifs qui étaient sur le terrain a trouvé ça efficace, la preuve, l’utilisation de moyens de dispersion a été faible par rapport aux précédents rassemblements », analyse David Michaux, secrétaire national Unsa-CRS. Un constat partagé par la préfecture : « Si le dispositif est reconduit, c’est qu’il a bien fonctionné ».

Un périmètre clos

Côté effectifs, quinze compagnies CRS, soit 1.200 hommes seront mobilisés mardi, aux côtés des gendarmes mobiles et policiers de la préfecture, côté syndicats, les services d’ordre auraient été musclés par rapport aux précédents cortèges. « Il ne faut pas oublier que tout ça se déroule sur fond delutte antiterroriste, d’Euro de football et depuis ce week-end du Tour de France. Ça devient très compliqué, on s’attaque à l’humain. Si la sécurité a pu être assurée lors des deux dernières manifestations, c’est aussi parce que le périmètre était clos et les voies adjacentes fermées. Or ça nécessite un effectif considérable et les policiers n’en peuvent plus », ajoute Luc Poignant du syndicat Unité SGP Police.

Si Jean-Claude Mailly a annoncé qu’il s’agissait de la « dernière » manifestation avant l’été, plusieurs actions sociales devraient avoir lieu les deux prochains mois. Le texte, modifié à plusieurs reprises, et d ébattu à partir de mardi à l’Assemblée ne devrait cependant plus « bouger » a martelé l’exécutif.