VIDEO. Procès Sofiane Rasmouk: «Ce procès ne sera pas celui des institutions judiciaires»
JUSTICE•Ce lundi démarre le procès de Sofiane R. dit « le violeur de Colombes », poursuivi pour tentative de meurtre, viol commis sous la menace d'une arme et vol avec violence contre deux jeunes femmes…Hélène Sergent
Cela fait presque trois ans qu’elles attendent ce procès. Priscilla et Sandra, aujourd’hui âgées de 34 et 22 ans, vont être confrontées, dès ce lundi, à leur agresseur présumé, Sofiane R., poursuivi pour tentative de meurtre, tentative de viol et vol avec violence contre la première et viol commis sous la menace d’une arme et vol avec violence contre la seconde. Les faits, qui se sont déroulés à Colombes (Hauts-de-Seine) le 7 août 2013, avaient particulièrement choqué l’opinion publique et embarrassée l’institution judiciaire.
Multirécidiviste et semi-liberté
Il n’aura fallu que cinq jours à la police judiciaire des Hauts-de-Seine pour interpeller et identifier l’auteur présumé des deux agressions d’une violence inouïe. Priscilla, attaquée au pied de son immeuble, dépouillée de son sac à main et de son téléphone portable, est laissée dans une mare de sang, rouée de coups elle restera de long mois dans le coma. Sandra, elle, a été violée et battue par son assaillant pendant de longues minutes avant de se faire elle aussi dérober chéquier, téléphone et carte bleue.
Le suspect, né à Suresnes, s’appelle Sofiane R. Agé de 25 ans à l’époque, c’est un multirécidiviste qui comptabilise une vingtaine de condamnations sur son casier et qui était incarcéré en 2013 pour délit de fuite sous l’emprise de l’alcool, recel et dégradations. Si ce 7 août, Sofiane. R déambule dans les rues de Colombes à la recherche de ses victimes, c’est parce qu’il bénéficie d’un régime de semi-liberté, malgré plusieurs manquements observés les semaines précédant l’agression des deux jeunes femmes. Un constat que ne supporteront pas les familles des deux victimes. Une plainte avait été déposée moins d’un mois plus tard pour dysfonctionnements de la justice et de l’administration pénitentiaire.
Le « procès de l’accusé et de personne d’autre »
Contacté par 20 minutes, l’avocat de Priscilla et de sa mère, Gilles-Jean Portejoie tient à rappeler que le procès qui s’ouvre ce lundi doit rester celui de Sofiane R., malgré les défaillances qui ont pu émerger lors de l’instruction : « Une plainte à ce sujet a été déposée contre X et doit être instruite à Lyon. Le procès de Nanterre n’est pas le procès de l’institution judiciaire, le procès de Nanterre, c’est le procès de l’accusé et de personne d’autre ». Les deux jeunes femmes seront présentes à l’audience et devraient témoigner. Si Sandra, défendue par Frank Berton, a subi de moindres séquelles physiques par rapport à Priscilla, le choc psychologique reste immense.
Priscilla de son côté, aborderait le procès avec « détermination », « sérénité » selon son conseiller. Jamais confrontée auparavant à Sofiane R., la jeune femme, directrice de marketing, a tout oublié de son agression : « Elle ne se souvient de rien, pour elle, ce sera une sorte de confrontation avec la réalité. Elle a fait des progrès immenses sur le plan physique mais il y a des limites à la récupération », ajoute Gilles-Jean Portejoie. Jugé aux assises de Nanterre, Sofiane. R encourt la prison à perpétuité.