Les associations de victimes saluent l’exonération d’impôts pour les victimes d’attentats
FISCALITE•Le gouvernement a annoncé, mercredi, que les ayant-droits des personnes décédées lors des attentats de 2015 n’auraient pas à s’acquitter de leurs impôts…V.V.
«Ils sont morts pour la France », avait rappelé François Hollande lors de la cérémonie organisée aux Invalides au lendemain des attentats du 13 novembre. En conséquence, l’Etat a décidé de ne pas leur réclamer d’impôts sur le revenu. Dans un communiqué commun, le ministère des Finances et le secrétariat d’état chargé de l’aide aux victimes ont annoncé, mercredi, que les ayants droit des personnes décédées lors des attentats de janvier et novembre 2015 n’auraient pas à s’acquitter de leurs impôts ni à remplir leur déclaration.
« Les dossiers fiscaux des personnes décédées vont être simplement fermés, se réjouit Stéphane Gicquel, porte-parole de la Fédération des victimes d’attentats collectifs qui avait soutenu la demande des familles des victimes. La solidarité, ce n’est pas que des mots et des cérémonies. Ce sont aussi des actes concrets. »
Selon nos informations, ces actes seront détaillés en début de semaine prochaine à l’occasion d’une réunion entre Juliette Méadel, la secrétaire d’Etat chargée de l’aide aux victimes et les différentes associations.
C’est l’Etat qui était visé
« Lors des attentats, c’est l’Etat qui était visé, rappelle Stéphane Gicquel. Il est donc normal que l’Etat fasse un geste pour les familles des victimes. » Et pour toutes celles qui, malheureusement, pourraient se présenter à l’avenir. Le principe annoncé mercredi doit en effet être entériné dans la prochaine loi de Finances pour les possibles événements futurs
Et rares sont ceux qui y trouvent quelque chose à redire. Contactée par 20 Minutes, Christiane Gomes de l’association des victimes de la catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge (Essonne) trouve normal que les victimes d’attentats bénéficient d’un coup de pouce particulier. « Le terrorisme est une horreur absolue, indique-t-elle. De notre côté, nous sommes victimes d’un incident, d’un accident. Il ne faut pas tout mélanger. »
« Une gradation dans la souffrance humaine ? »
Dominique Courtois a, lui, un peu de difficulté avec cette annonce. Président d’une association de victimes du Médiator, il se réjouit bien évidemment pour les victimes du terrorisme mais ne manque pas de s’interroger sur le classement que cela introduit dans la façon de perdre la vie. « Peut-on faire une gradation de la souffrance humaine ? Si votre proche est tué sur la route par un type alcoolisé, ce n’est pas une victime d’attentats mais c’est tout aussi brutal. »
Quant aux familles des victimes du 13 novembre à l’origine de la demande, elles maintiennent la pression. « Nous saluons cette avancée importante, indiquent-elles dans un communiqué. Mais cette annonce ne solde pas toutes les questions soulevées. Rien n’est prévu par exemple concernant les blessés. »