Salah Abdeslam, suspect clé des attentats de novembre, a été remis ce mercredi matin aux autorités françaises, a déclaré le parquet fédéral belge, confirmant une information du journal belge La Dernière Heure.

« Dans le cadre du dossier relatif aux attentats de Paris du 13 novembre 2015, Salah Abdeslam a été remis ce matin aux autorités françaises (en exécution du mandat d’arrêt européen délivré à son encontre le 19 mars 2016 par la France) », a indiqué le parquet fédéral dans un communiqué.

Le convoi « le plus compliqué »

« Le mandat d’arrêt lui a été notifié après son arrivée à 9h05 sur le territoire national », a de son côté fait savoir le parquet du tribunal de grande instance de Paris. Il sera présenté dans la journée aux magistrats instructeurs en vue de sa mise en examen, a fait savoir le parquet, qui va requérir son placement en détention provisoire.

Le Français de 26 ans, lié aux auteurs des attentats de Bruxelles a été transféré par voie aérienne sous escorte du GIGN, unité d’élite de la gendarmerie française, ont précisé des sources proches du dossier.

L’opération s’est déroulée dans une discrétion absolue, précise le site d’information belge. « C’est sans doute le convoi le plus compliqué qu’on ait eu à traiter », a toutefois précisé à 20 Minutes une source proche du dossier.

Rôle clef

Salah Abdeslam avait été arrêté le 18 mars à Molenbeek, commune de la capitale belge où il a grandi, après quatre mois de cavale. Il est soupçonné d’avoir joué au moins un rôle clef dans les préparatifs des attentats de novembre, qui ont fait 130 morts et plusieurs centaines de blessés.

C’est lui qui a loué deux des trois véhicules utilisés au soir des attaques, dont la Polo noire retrouvée devant le Bataclan, et une planque à Alfortville (val-de-Marne), d’où sont partis certains des tueurs le 13 novembre.

Il a conduit en voiture les trois kamikazes qui se sont fait exploser aux abords du Stade de France, pendant que des dizaines de milliers de personnes, dont François Hollande, assistaient à une rencontre de football entre la France et l’Allemagne.

Lors de son premier interrogatoire en Belgique, il avait affirmé avoir fait machine arrière, alors qu’il aurait été missionné pour se faire sauter lui aussi au Stade de France.