Plus de quatre mois avant les attentats de Paris et Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), un djihadiste « repenti » avait alerté la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) au sujet d’attaques terroristes qu’il savait être en cours de préparation.

Nicolas, 31 ans, revenait d’un séjour de 16 mois en Irak et en Syrie qui l’avait découragé de continuer à servir Daesh et s’était rendu aux autorités turques. Les 24 et 25 juin derniers, lors de l’habituel « debriefing » effectué par des agents de la DGSI auprès des Français renonçant à lutter aux côtés de l’organisation de l’Etat islamique, le combattant repenti a communiqué des informations qui se sont rétrospectivement révélées capitales.

Négociations autour d’une clémence et doutes sur les révélations

Lors de ses auditions de juin 2015, l’ancien djihadiste a en effet affirmé que le belge Abdelhamid Abaaoud, commanditaire des attentats du 13 novembre, préparait une attaque terroriste pour laquelle il était en train de sélectionner des exécutants. Le JDD révèle que l’ex-membre de l’EI a été jusqu’à indiquer à la DGSI que le terroriste, finalement tué lors de l’assaut de la police le 18 novembre à Saint-Denis, venait de voir son projet d’attentat validé par des responsables de Daesh. S’il n’a pas donné de détails précis, l’informateur a expliqué que les opérations devaient viser la France ou la Belgique.

Nicolas aurait tenté de négocier et de demander la clémence de la justice française à son égard en échange de ses révélations. Une attitude, fréquente chez les djihadistes repentis, qui a pu contribuer, selon le JDD, à diminuer l’importance des informations aux yeux des agents de la sécurité nationale à qui le jeune homme les a communiquées.