Délégations officielles: Quels dispositifs de sécurité aux aéroports?
POLEMIQUE•Christian Estrosi a affirmé que des individus fichés S étaient arrivées sans contrôle à l’aéroport de Nice…Audrey Chauvet
A l’aéroport de Nice, les délégations officielles bénéficient-elles de trop de privilèges ? Le maire de Nice, Christian Estrosi, a affirmé ce jeudi que « deux personnes fichées S » étaient passeés « sans aucun contrôle et en toute impunité, dans un convoi de l’Arabie Saoudite » à leur arrivée à l’aéroport international Nice-Côte d’Azur en août dernier. Des accusations démenties par la préfecture des Alpes-Maritimes qui a affirmé ne pas avoir « détecté de fiches S » : « Il est évident que si nous détections des fiches S, nous n’accorderions aucune facilité de passage », a déclaré le directeur de cabinet du préfet.
Comment se passe l’accueil d’une délégation officielle ?
A l’arrivée dans un aéroport français, une délégation étrangère, comme les autres passagers, n’est pas soumise à une inspection de filtrage, c’est-à-dire au passage sous un portique. Lors de l’arrivée à l’aéroport, on ne fait pas de fouille corporelle, on vérifie simplement les identités des passagers. Ces vérifications peuvent être facilitées par les services du protocole pour les délégations officielles : un service « VIP » à l’aéroport se charge d’effectuer les démarches administratives et de récupérer les bagages pendant que les voyageurs se reposent dans un salon ou sont acheminés directement vers leur lieu de résidence.
Au départ de l’aéroport, « il existe des facilités de passage sous la forme d’exemptions d’inspection de filtrage, accordées à titre diplomatique ou protocolaire, lors du départ des délégations étrangères. Mais nous contrôlons l’immatriculation des véhicules du cortège et l’identité des personnes, dont la liste est toujours extrêmement limitative », a expliqué le directeur de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes.
Que se passe-t-il quand une personne fichée S prend l’avion ?
Une personne fichée S n’est pas surveillée en permanence et ne sera pas arrêtée sur le champ si elle passe au contrôle des passeports. L’inscription dans le fichier des personnes recherchées n’est pas un motif d’arrestation, elle n’est qu’un élément qui permet de suivre les déplacements et les fréquentations des individus fichés.
Au contrôle des passeports d’un aéroport, la police aux frontières ne consulte pas systématiquement le fichier des personnes recherchées : seuls des indices comme le comportement de la personne peuvent pousser un officier à rapprocher le passeport qu’il a sous les yeux avec le fichier des personnes recherchées. A l’arrivée de certains vols, par exemple en provenance de Turquie dans le cas des individus radicalisés, les contrôles sont plus fréquents.
Et si une personne fichée S est parmi une délégation officielle ?
Pour les délégations officielles qui demandent à bénéficier de procédures de contrôle allégées, elles passent toutes « par le crible du ministère des Affaires Étrangères avant de décoller. Les demandes nous parviennent ensuite et nous avisons au regard des informations qui nous sont fournies », a expliqué le directeur de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes à Nice-Matin. « Étant entendu qu’une fiche S n’interdit pas de circuler. En revanche, les personnes étant fichées comme telles passent obligatoirement par des procédures d’inspections et de filtrage renforcées ».