Agriculteurs: Des opérations escargots inédites à Boulogne-Sur-Mer, Chartres et Arles
MOBILISATION•Le point sur les blocages menés à travers la France par les agriculteurs en colère…20 Minutes avec AFP
«Des contraintes de réglementation », de « nouvelles mise aux normes concernant le stockage des effluents d’élevage », des « aides insuffisantes », ou une « réévaluation des prix du porc, du lait, et de la viande bovine »… Les motifs de mécontentement ne manquent pas pour les agriculteurs actuellement. Plusieurs opérations escargot et des blocages sont donc menés mardi, notamment à Chartres et près d’Arles.
Du jamais vu à Boulogne-sur-Mer.
Environ 500 tracteurs étaient présents mardi à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), a indiqué la préfecture, « du jamais vu » selon la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) à l’origine du mouvement de protestation des agriculteurs.
« 500 tracteurs à Boulogne-sur-Mer, c’est du jamais vu. La mobilisation est extrêmement forte, certains agriculteurs ont fait 50 km en tracteur pour venir ici », a déclaré à l’AFP Pascal Dumoutier, en charge de l’élevage à la FDSEA du département, sous une pluie battante devant la sous-préfecture.
« En comptant les agriculteurs venus en voiture, on arrive à 1.000, c’est colossal », s’est satisfait le syndicaliste. Vers midi, il était très difficile de circuler autour de la ville, premier port de pêche français, en raison des très nombreux embouteillages qui paralysaient le trafic. A midi, une délégation de syndicats regroupant la FDSEA, les Jeunes agriculteurs (JA) et l’ADPL (producteurs de lait) devait rencontrer la préfète Fabienne Buccio. La préfecture a confirmé la présence de 485 tracteurs, soulignant que l’opération se déroulait « dans le calme ».
60 tracteurs à l’entrée de Chartres
Une soixantaine de tracteurs et environ 200 agriculteurs bloquent depuis mardi matin les accès de la cité administrative et de la préfecture de Chartres pour protester « contre les prix, les normes et les charges qui pèsent sur la profession ». Depuis 7H00, à l’appel de la FDSEA d’Eure-et-Loir et des Jeunes Agriculteurs (JA), les manifestants ont encerclé les bâtiments administratifs et bloquent l’accès aux salariés.
Après avoir cadenassé les portes des principales administrations, ils ont déversé des ballots de paille, des pneus, des palettes et des produits agricoles devant les barrières installées par les forces de l’ordre. « Contents de vous avoir nourris », pouvait-on lire sur une pancarte, avec au-dessus du texte un pendu. « Combien de morts faut-il ? !!! », interroge une autre banderole.
« Aujourd’hui, les prix, toutes filières confondues, sont au plus bas par rapport à la crise de 2015. Les charges ne cessent d’augmenter dans les exploitations agricoles et les agriculteurs croulent sous une avalanche quotidienne de nouvelles normes », dénonce la FDSEA d’Eure-et-Loir.
Opération « péage gratuit à Arles »
Autour d’Arles, les agriculteurs de la FDSEA et des JA des Bouches-du-Rhône effectuaient aussi mardi matin plusieurs opérations escargot ou de blocage suscitant plusieurs kilomètres de bouchons, a déclaré Serge Mistral, de la FDSEA 13.
Quelque 100 à 200 agriculteurs et une vingtaine de tracteurs participent à une opération « péage gratuit » sur l’autoroute A54 en direction de Nîmes, selon M. Mistral : « Le but, c’est de montrer qu’on n’est pas morts et qu’on veut se battre, la tension monte dans les départements ».
Vers 10H00, le Centre régional d’information routière relevait une opération escargot sur la N572 d’Aimargues vers Arles (2 km de bouchon) et la fermeture de la N113 dans le sens est-ouest (de Salon-de-Provence vers Montpellier, 6 km de bouchon).