Le patron de la FNSEA n’appelle pas les agriculteurs à mettre fin aux manifestations
MOUVEMENT SOCIAL•« Ne me demandez pas aujourd'hui de dire à des gens qui perdent chaque semaine 6.000 euros de rentrer chez eux », a déclaré Xavier Beulin…20 Minutes avec AFP
Le président de la FNSEA, Xavier Beulin, a affirmé mardi qu’il ne demandait pas aux agriculteurs, « qui perdent 6.000 euros par semaine », de « rentrer chez eux », alors que de nombreuses manifestations continuent de se dérouler en France.
« Ne me demandez pas aujourd’hui de dire à des gens qui perdent chaque semaine 6.000 euros de rentrer chez eux, ce n’est pas possible aujourd’hui », a déclaré Xavier Beulin à la presse à l’issue d’un entretien d’une heure avec François Hollande à l’Elysée, en présence du ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll.
Le patron du premier syndicat agricole français, accompagné du président des Jeunes agriculteurs (JA) Thomas Diemer, en a appelé « à la responsabilité des uns et des autres », dénonçant « une maladresse » du préfet de la région Bretagne qui a chiffré lundi à 4 millions d’euros les dégâts causés par les éleveurs en colère.
« Des gens qui sont en colère ou à l’inverse désespérés »
« Les réunions sont extrêmement rudes parce qu’on a en face de nous des gens qui sont en colère ou à l’inverse désespérés. Il faut trouver les mots, les actes qui peuvent les réconforter », a-t-il demandé. Faute de « mesures fortes de prise en compte des difficultés et de réponse appropriées, on n’est plus audible, les gens deviennent autistes », a-t-il fait valoir.
Xavier Beulin a également demandé à François Hollande d’évoquer la crise agricole, lors de sa rencontre avec la chancelière allemande Angela Merkel dimanche soir à Strasbourg, pour « reprendre l’initiative au plan européen ». Il a par ailleurs réclamé une baisse de 10 points des charges sociales pesant sur les agriculteurs, qu’il a chiffrées à 600 millions d’euros.
« On a besoin d’une mobilisation de la puissance publique pour nous accompagner financièrement, je n’ai pas honte de le dire. Mais on a aussi besoin, dans le même temps, de redonner des perspectives », à la profession, a-t-il plaidé. Selon le leader agricole, le président de la République « a pris l’engagement de s’exprimer d’ici le Salon de l’agriculture (27 février au 6 mars ». « Il a entendu nos demandes ce matin », a-t-il ajouté.