TERRORISMEVIDÉO. Attentats de Paris: La mère d'un kamikaze du Stade de France regretterait de n'avoir «rien vu» venir

VIDÉO. Attentats de Paris: La mère d'un kamikaze du Stade de France regretterait de n'avoir «rien vu» venir

TERRORISMEUne femme se présentant comme la mère de Bilal Hadfi, qui s’est fait exploser le 13 novembre au Stade de France, a témoigné samedi à la télévision belge…
Laure Cometti

L.C. avec AFP

C’est un témoignage dont l’authenticité n’est pas encore certaine, mais qui pourrait apporter de nouveaux éléments à l’enquête sur les attentats du 13 novembre qui ont fait 130 morts. La mère d’un des kamikazes du Stade de France a confié samedi à une télévision belge qu’elle culpabilisait de ne pas avoir su déceler les signes de radicalisation chez son fils, Bilal Hadfi.



« Je ne vis plus, je survis. Je m’en veux de n’avoir rien vu »

Le jeune homme s’est fait exploser le 13 novembre au Stade de France. Une femme se présentant comme Fatima Hadfi a appelé une chaîne belge de télévision pour la communauté maghrébine, Maghreb TV, et s’est adressée en direct au présentateur Mohamed Tijjini. Depuis les attentats de Paris du 13 novembre, « je ne vis plus, je survis. Je m’en veux de n’avoir rien vu » de la radicalisation de Bilal, a confié cette femme - dont l’identité n’a pu être vérifiée par l’AFP -, très émue.

« Mon petit garçon venait juste d’avoir 20 ans. Il vivait comme tout le monde. Il allait à l’école (…) Il était victime de cette société des regards, des paroles : « t’es pas le bienvenu ici, dégage dans ton pays »», ajoute-t-elle, expliquant que des adolescents comme le sien se heurtent à des barrières pour trouver un emploi.

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«Je suis fière que mon fils n'ait fait aucune victime»

Fatima Hadfi a également raconté qu'elle s'était rendu près du Stade de France, après les attentats, pour «voir où mon fils est parti». «On a pu le voir. Il était beau, comme s'il dormait. Il était allongé mais il était mort», a-t-elle confié en sanglots.

«Je suis fière que mon fils n'ait fait aucune victime», a-t-elle poursuivi. «On peut l'appeler terroriste, monstre, comme on veut. Il n'a fait aucune victime.»

« Tout est fait pour que les parents ne remarquent rien »

A l’antenne, elle a raconté que son fils, prétextant des vacances au Maroc, était en réalité parti en Syrie, où il était resté neuf mois. « C’est des enfants qui ont été pris par un engrenage, des gens qui ont su les manipuler. Ils ont été arrachés de leur famille », déclare-t-elle au sujet des jeunes partis en Syrie. « Tout est fait pour que les parents ne remarquent rien (…) Moi-même je me le suis dit, j’aurais dû être plus à l’écoute de mon fils », a-t-elle ajouté.

L’école bruxelloise Annessens-Funck, que fréquentait le jeune homme avant de gagner la Syrie en février dernier, avait relevé des signes inquiétants de radicalisation du jeune homme mais ce signalement n’était pas parvenu à la police.

Elle veut pouvoir enterrer son fils

Fatima Hadfi a également déploré la lenteur des autorités françaises à lui restituer la dépouille de son fils, demandant à pouvoir l’enterrer, selon l’enregistrement diffusé par Maghreb TV.

Avant les attentats du 13 novembre, elle avait déjà témoigné dans un média belge et avait évoqué son inquiétude concernant son fils. « J’avais l’impression qu’il allait exploser d’un jour à l’autre », avait-elle confié au début du mois de novembre.