JUSTICEArbitrage Tapie: Christine Lagarde renvoyée en procès

Arbitrage Tapie: Christine Lagarde renvoyée en procès

JUSTICELa patronne du FMI est renvoyée en procès devant la Cour de justice de la République...
Christine Lagarde, la directrice du FMI, le 13 juillet 2015.
Christine Lagarde, la directrice du FMI, le 13 juillet 2015. - Geert Vanden Wijngaert/AP/SIPA
Nicolas Beunaiche

N.Beu. avec AFP

La patronne du FMI, Christine Lagarde, a été renvoyée en procès devant la Cour de justice de la République (CJR) pour son rôle, quand elle était ministre de l’Économie, dans l’arbitrage controversé à plus de 400 millions d’euros accordé à Bernard Tapie en 2008, a indiqué jeudi à l’AFP une source judiciaire.

La commission d’instruction a ordonné qu’elle soit jugée pour négligence dans la gestion de fonds publics, un délit pour lequel elle avait été mise en examen à la fin de l’été 2014. Le 3 décembre, la Cour d’appel de Paris avait condamné Bernard Tapie à rembourser les 404 millions d’euros accordés lors de cet arbitrage censé mettre fin au vieux litige entre l’homme d’affaires et le Crédit Lyonnais sur la revente d’Adidas en 1994. La Cour d’appel avait jugé début février que cette sentence était entachée de fraude.

Lagarde conteste la décision

Christine Lagarde avait été mise en examen pour négligence dans ce dossier. Le ministère public avait requis un non-lieu, mais la commission d’instruction n’a pas suivi ces réquisitions, selon cette source, confirmant une information d’I-Télé et Mediapart. La patronne du FMI a annoncé qu’elle contestait son renvoi en procès, selon un communiqué. Elle y dénonce une « décision difficilement compréhensible », alors que le ministère public avait requis un non-lieu.

Dans ce communiqué, Christine Lagarde affirme « qu’elle a toujours agi dans cette affaire dans l’intérêt de l’Etat et dans le respect de la loi. Elle considère, comme le parquet général de la Cour de cassation, qu’il n’existe aucune charge qui puisse lui être imputée ». Elle ajoute qu’elle « informera le Conseil d’administration du FMI de ce dernier développement du dossier ».

Le FMI a, pour sa part, indiqué qu’il continuait d'« apporter sa confiance » à Christine Lagarde, par la voix d’un porte-parole. Le conseil d’administration du FMI, qui représente ses 188 Etats-membres, « continue d’avoir confiance dans les capacités de la directrice générale d’assumer efficacement ses fonctions », a déclaré le porte-parole de l’institution, Gerry Rice, dans un communiqué. Le ministre français des Finances, Michel Sapin, a fait de même en rappelant à des journalistes à New York qu’elle est « présumée innocente ».