Procès: Jacqueline Sauvage, qui avait abattu son mari violent, est jugée en appel
JUSTICE•Norbert, mari violent et incestueux, avait été tué de trois coups de fusil dans le dos, le 10 septembre 2012…20 Minutes avec agences
La cour d’assises d’appel de Blois (Loir-et-Cher) juge depuis ce mardi et pour trois jours, Jacqueline Sauvage. En première instance à Orléans (Loiret), la femme de 66 ans avait été condamnée à dix ans de prison pour avoir tué son mari Norbert de trois coups de fusils dans le dos, le 10 septembre 2012.
Ce mardi, émue, l’accusée s’est expliquée à la barre lors de l’interrogatoire de personnalité, qui a ouvert le procès en appel : « Des fois il était violent, il se mettait en colère, il était très énervé. Parfois, il avait des moments de tendresse vis-à-vis de moi, alors je lui pardonnais ». Un comportement qui contraste avec son attitude lors du premier procès en octobre 2014, où l’accusée s’était montrée distante devant la cour d’assises.
« Je l’avais dans la peau »
Elle a évoqué son enfance agréable, heureuse, malgré un père qualifié de violent, soulignant qu’il frappait sa mère. Des propos démentis par l’un de ses frères appelé à la barre.
Jacqueline Sauvage a longuement évoqué ses relations avec son défunt mari, qu’elle a connu quand elle avait une quinzaine d’années, alors qu’il sortait de maison de correction, et dont elle était « éperdument amoureuse ». « Je l’avais dans la peau », a-t-elle répété à plusieurs reprises.
Un drame familial
Lors du procès en première instance, les filles de la victime, violées et battues par leur père, avaient témoigné contre cet homme, entrepreneur d’une société de transport. L’une d’elle avait osé avouer : « Notre père est décédé et pour moi, c’est un soulagement ». Leur frère, également victime des violences de son père, s’était suicidé la veille du meurtre.
En première instance, la passivité face à ce mari tyran, gros consommateur d’alcool, ainsi que la non-dénonciation des coups et des incestes, avaient joué contre l’épouse.