Attentats à Paris: Passeport syrien, plaques belges… La police accumule les indices
ENQUETE•Les enquêteurs tentent de retracer l’origine et le parcours des auteurs des attentats qui ont fait au moins 128 morts, selon un dernier bilan…Vincent Vanthighem
«C’est très difficile de s’y retrouver. Même pour nous… », confie une source judiciaire. Moins de vingt-quatre heures après les attentats sanglants qui ont causé la mort d’au moins 128 personnes en Ile-de-France, les enquêteurs ont pourtant déjà commencé à relever plusieurs indices sur l’origine et le parcours des assaillants.
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Alors que le procureur de la République de Paris, François Molins, doit s’adresser à la presse, ce samedi à 19h pour faire le point sur l’enquête, 20 Minutes dresse la liste des indices et des pistes déjà relevées par les forces de l’ordre.
Le Procureur François Molins, le 27 avril 2015 - CHAMUSSY/SIPA
- Un Français parmi les terroristes
Sept ou huit. Si l’interrogation demeure sur le nombre exact de terroristes qui ont agi, vendredi soir, les enquêteurs sont quasiment persuadés qu’au moins un Français se trouvait dans leurs rangs. Cet homme dont le corps a été retrouvé au Bataclan a été confondu par ses empreintes digitales. Originaire de Courcouronnes (Essonne), cet homme était « connu des services de renseignement » et « fiché pour radicalisation », selon l’Agence France Presse.
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Europe 1 avance de son côté l’hypothèse qu’une femme se trouvait dans les rangs des assaillants de la salle de spectacles. La radio se fonde, pour dire cela, sur le témoignage d’un couple de spectateurs qui ont raconté aux enquêteurs avoir vu « entrer trois terroristes » dont « deux hommes armés et une femme sans arme ». Cette information n’a pas été confirmée.
- Des passeports syrien et égyptien découverts
Diffusant son mode d’emploi pour réaliser des attentats sur les réseaux sociaux, Daesh demande toujours à ses hommes d’agir sans aucun papier sur eux. Pourtant, les enquêteurs auraient découvert sur les lieux des crimes deux passeports.
Le premier document syrien mène à la piste d’un homme qui serait né en 1990. Il a été découvert aux abords du stade de France. Selon Nikos Toskas, ministre délégué à la Protection du citoyen en Grèce, le nom découvert sur ce passeport correspond à celui laissé par un réfugié enregistré comme étant un réfugié sur l’île de Leros (Grèce) en octobre.
« #Greece PublicOrderMin Toskas confirms Paris attacker w Syrian passport was registered as refugee on Leros island in Oct./via @AntennaNews — Yannis Koutsomitis (@YanniKouts) November 14, 2015 »
De son côté, BFMTV assure qu’un autre passeport, égyptien cette fois, aurait également été retrouvé. Cette dernière information n’a pas été confirmée.
- Une Ford focus avec des plaques belges recherchée
Les enquêteurs sont également toujours à la recherche d’une voiture à bord de laquelle au moins un terroriste a ouvert le feu sur les restaurants et les bars des 10e et 11e arrondissements de Paris. Il s’agirait, selon plusieurs témoins, d’une Ford Focus de couleur noire. Une information à prendre avec prudence car, dans un premier temps, les témoins avaient évoqué la présence de berlines allemandes.
Reportage : Les habitants des 10e et 11e arrondissements racontent
- Le mode opératoire apprend aussi des choses
C’est la première fois que des terroristes utilisent des ceintures d’explosifs sur le sol français pour commettre des attentats. Et cela n’est pas anodin. Claude Chouet, ancien chef des services de renseignement à la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) assure qu’il y a donc un « artificier » qui a œuvré dans la mise en place de ces attaques. Et d’après cet expert, cet homme pourrait toujours se trouver en France. « Il est là, quelque part… a-t-il confié à l’AFP. Le spécialiste en explosif est trop précieux. Il ne participe jamais directement aux attaques… »
Une ceinture d'explosifs. Illustration - BRAHIM ADJI / AFP
Le choix de la salle du Bataclan ne doit, a priori, lui aussi rien au hasard. En août dernier, les forces de l’ordre ont, en effet, arrêté un homme qui venait de rentrer en France après avoir passé plusieurs mois dans les rangs de Daesh en Syrie. Cet homme aurait expliqué que les dernières directives de l’organisation terroriste étaient de « s’en prendre à une salle de concerts ».