FAITS DIVERSVIDEO. «Air cocaïne»: Comment les pilotes ont été «exfiltrés» de République dominicaine

VIDEO. «Air cocaïne»: Comment les pilotes ont été «exfiltrés» de République dominicaine

FAITS DIVERSD'anciens agents de la DGSE faisaient partie du commando…
William Molinié

W.M.

Condamnés à 20 ans de prison pour trafic de stupéfiants en République dominicaine, les deux pilotes français ont bravé l’interdiction de quitter le territoire de ce pays des Caraïbes et sont rentrés en France. Arrivés au cours du week-end, ils disent vouloir s’en remettre à la justice. Le point sur cette épopée incroyable…

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Qui les a aidés ?

Pascal Fauret, 55 ans, et Bruno Odos, 56 ans, ont fui la République dominicaine grâce à des « copains » très entraînés, selon des informations de BFM TV. Il s’agirait d’anciens militaires, des marins, mais aussi des anciens agents de la DGSE, le renseignement extérieur, avec qui ils avaient noué des relations d’amitié. Selon la chaîne d’info, un politique français faisait aussi partie de l’équipe.

« DOCUMENT BFMTV - #AirCocaine : la photo de l'opération d'extraction des deux pilotes https://t.co/wucuePXbuC pic.twitter.com/HcODngIxQ3 — BFMTV (@BFMTV) October 27, 2015 »

Comment ont-ils été exfiltrés ?

Laissés libres en attendant leur procès en appel, les deux pilotes n’avaient pas le droit de quitter la République dominicaine. Le commando a exfiltré les deux Français par bateau. Prétextant une balade touristique, ils ont embarqué pendant leur promenade sur une embarcation imposante, direction l’île de Saint-Martin. Ils ont ensuite embarqué à bord d’un avion et sont arrivés à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle samedi après-midi. Plusieurs scénarios auraient été envisagés, dont un en hélicoptère qui a été abandonné car jugé trop risqué.

Saint-Domingue (République dominicaine), le 05 juin 2015. Bruno Odos (gauche) et Pascal Fauret comparaissent au tribunal dans l'affaire dite «Air Cocaïne». - ERIKA SANTELICES / AFP

Pourquoi ont-ils fui ?

« Ils ont quitté le territoire d’un pays dont la justice n’existe pas. Ils ne cherchent pas à fuir la justice, d’ailleurs la première chose qui a été faite à leur retour a été d’écrire à la juge d’instruction » en charge de l’enquête française sur cette affaire à Marseille « pour le lui signaler », a expliqué leur avocat français Jean Reinhart. L’affaire remonte à la nuit du 19 au 20 mars 2013, quand la police dominicaine, renseignée notamment par les Etats-Unis, a intercepté sur le tarmac de l’aéroport de Punta Cana un Falcon 50 avec 26 valises contenant 680 kilos de cocaïne à bord.

Quel avenir pour les deux autres Français restés dans les Caraïbes ?

Deux autres Français mis en cause dans la procédure sont restés en république dominicaine. Et l’exfiltration de leurs collègues risque de se retourner contre eux. Le père de Nicolas Pisapia, assigné à résidence en attendant le procès en appel, exprime ses craintes auprès de l’AFP : « Je viens d’avoir notre fils sur Skype, il est catastrophé par cette situation, ça va lui nuire plus que tout ce qui s’est passé jusqu’à maintenant ». Son avocat, Julien Pinelli, redoute que « les autorités dominicaines décident de l’incarcérer à nouveau afin de prévenir tout risque de fuite ».

L'autre Français a été fauché par une moto il y a une semaine et selon son avocat ,son état de santé nécessite un rapatriement en France. «La situation est d’autant plus préoccupante, qu’Alain Castany est hospitalisé en République dominicaine, son état de santé étant jugé préoccupant par les médecins qui recommandent son rapatriement en France. Alain Castany souffre en effet de graves blessures après avoir été fauché par une moto, dans des circonstances qu’il reste à éclaircir. Les soins que requièrent son état ne peuvent être administrés par les hôpitaux locaux, dans des conditions lui offrant des perpectives de guérison», a expliqué dans un communiqué son avocat, Karim Beylouni.

Que vont devenir les deux pilotes exfiltrés ?

Ils ont rejoint leurs familles à Lyon et souhaitent être entendus par la juge d’instruction de Marseille qui avait ouvert de son côté une information judiciaire. Ils disent être à disposition de la justice française.