Procès des parents du petit Bastien: 30 ans de prison pour le père, 12 ans pour la mère
JUSTICE•Les parents de l'enfant, mort enfermé dans un lave-linge, ont été reconnus condamnés, ce vendredi soir, par la cour d'assises de Seine-et-Marne...20 Minutes avec AFP
Ils ont tous deux été reconnus coupables. Charlène Cotte et Christophe Champenois, les parents du petit Bastien, mort, à l’âge de 3 ans après avoir été enfermé dans un lave-linge le 25 novembre 2011, ont été condamnés par la cour d’assises de Seine-et-Marne, ce vendredi soir. Le père de Bastien écope d’une peine de 30 ans de réclusion. La mère, elle, a été reconnue coupable de « complicité » et a été condamnée à douze ans de prison.
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La thèse du « couple pathologique »
La cour d'assises de Seine-et-Marne n'a pas suivi les réquisitions de l'avocat général, qui avait demandé pour cet homme de 36 ans la perpétuité assortie d'une période de sûreté de 30 ans. Celui-ci se voit toutefois infliger une peine de sûreté de 20 ans.
Ce père de famille au chômage était jugé pour avoir tué son fils de 3 ans et demi, le 25 novembre 2011 à Germigny-l'Evêque (Seine-et-Marne), selon un mode opératoire décrit comme «particulièrement ignoble»: en l'enfermant dans le lave-linge familial, lancé sur le programme essorage. Et cela, au prétexte que le garçonnet, que son père ne supportait pas et qu'il enfermait régulièrement dans le placard, n'avait pas été sage à l'école ce jour-là.
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La cour a par ailleurs reconnu Charlène Cotte, 29 ans, coupable de «complicité de meurtre et de violences» et l'a condamnée à 12 ans de prison. Le parquet avait requis l'acquittement du chef de complicité et cinq ans de prison pour violences. A l'énoncé du verdict, les parents du petit garçon, assis côte à côte dans le box, n'ont pas eu de réaction particulière. La mère de Charlène est allée réconforter sa fille.
«La maltraitance est une histoire de couple»
«Je suis rassurée par l'analyse que la cour d'assises a faite du dossier, à savoir que la maltraitance est une histoire de couple», a réagi Isabelle Steyer, avocate de la Voix de l'enfant, partie civile.
«Mon fils, je l'ai aimé, je n'ai pas voulu sa mort», avait assuré Charlène Cotte avant que la cour ne se retire pour délibérer. «J'ai fait ce que je pouvais. D'habitude, j'arrivais à calmer Monsieur mais ce jour-là, sa haine a été plus forte». Quant à Christophe Champenois, il s'était effondré en larmes, jurant qu'il avait «vraiment» aimé son fils.
Un peu plus tôt ce vendredi, Jean-Christophe Ramadier, qui défendait Christophe Champenois, avait plaidé la thèse du « couple pathologique ». Son client, tout au long des quatre jours d’audience, n’avait eu de cesse de clamer qu’il ne se souvenait « de rien ».