Crise des migrants: Manuel Valls se rend à Calais
IMMIGRATION•Après avoir prononcé, dimanche, un discours plutôt généreux sur la question des migrants, le Premier ministre est attendu sur le terrain…V.V. avec AFP
La pratique après la théorie. Après un discours, dimanche, plutôt généreux sur l’accueil des migrants, Manuel Valls se rend, ce lundi, à Calais (Pas-de-Calais), l’un des lieux emblématiques de cette crise migratoire. Accompagné de Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur, et de deux commissaires européens, le Premier ministre doit commencer par visiter le centre d’accueil Jules Ferry qui jouxte la « jungle » où vivent des milliers d’hommes et de femmes tentant de rejoindre l’Angleterre.
Valls : Les migrants qui fuient la guerre « doivent être accueillis »
En fin de matinée, le Premier ministre doit également visiter le site d’Eurotunnel à Coquelles (Pas-de-Calais), où de nouvelles barrières visant à bloquer les migrants tentant de pénétrer dans le tunnel sous la Manche ont été installées début août, aux frais des Britanniques. Eurotunnel a dénombré jusqu’à 2.000 tentatives d’intrusion par nuit fin juillet, avec plusieurs morts au cours de l’été.
Une réunion européenne le 14 septembre
Dimanche, devant les militants socialistes en clôture de l’université PS à La Rochelle, Manuel Valls, sans renoncer à une exigence de « fermeté », avait insisté sur le besoin « d’humanité » et de « responsabilité » à l’égard des migrants. Les migrants qui « fuient la guerre, les persécutions, la torture, les dictatures, doivent être accueillis (…) traités dignement, abrités, soignés », a déclaré le Premier ministre.
A l’appel de Berlin, Londres et Paris, les ministres de l’Intérieur de l’Union européenne se réuniront le 14 septembre « pour avancer concrètement » face à la crise migratoire, alors que l’Europe peine à trouver des solutions à l’afflux de réfugiés, syriens notamment.
Fermeté vis-à-vis de l’immigration économique
L’Italie, qui figure avec la Grèce et la Hongrie parmi les pays les plus exposés à l’entrée de migrants, a annoncé son intention de faire de la création d’un droit d’asile européen « la bataille des prochains mois ». Pour Manuel Valls, il s’agit, « en pleine crise des migrants », de montrer « que le gouvernement est mobilisé et que la France est à l’initiative avec l’Allemagne », a souligné son entourage.
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Manuel Valls s’emploiera à montrer que la France n’est pas passive, même si les 60.000 demandeurs d’asile prévus cette année dans l’Hexagone sont bien loin de la prévision record de 800.000 côté allemand.
Manuel Valls devrait toutefois afficher sa « fermeté » vis-à-vis de l’immigration économique irrégulière. « Face à cela, il faut des règles strictes, la plus grande intransigeance pour lutter - et je pense à Calais, et la coopération franco-britannique - contre les passeurs, les trafiquants d’espoir qui se repaissent de la misère humaine », a-t-il dit à La Rochelle.