Sept policiers ont été tués lundi dans l'ouest du Népal lors de heurts avec des manifestants opposés au projet de Constitution, a annoncé la police.

Le gouvernement a annoncé l'envoi de l'armée après les violences survenues dans le district de Kailali, dans l'extrême ouest du pays, où les autorités évoquent la mort possible également de trois manifestants.

Un bilan plus élevé est à craindre

«Nous avons jusque là confirmation de la mort de sept personnes dans les manifestations, cinq policiers et deux membres des forces de la police armée», a dit un haut responsable de la police, Hemant Bahadur Pal à l'AFP depuis Katmandou.

L'adjoint du chef du district, Udaya Bahadur Singh Thakuri craint un bilan plus élevé. «Il y a de nombreux blessés, ils ont été transportés à l'hôpital», a dit Udaya Bahadur Singh Thakuri à l'AFP. «Des informations font état de la mort de trois manifestants, nous essayons de confirmer» le détail de ces informations, a-t-il ajouté.

Des conflits sur la création des provinces

Le projet de nouvelle Constitution présenté dimanche au parlement doit permettre au Népal de se muer en Etat fédéral constitué de sept provinces. Pour les manifestants, les frontières de ces provinces vont être défavorables aux communautés historiquement marginalisées dans le pays.

Les violences ont éclaté lors d'une manifestation de membres de la minorité Tharu qui réclament une province séparée. Le ministre de l'Intérieur, Bam Dev Gautam, a annoncé l'envoi de militaires dans la région en proie aux violences afin de ramener la calme. «Au moment où nous nous préparons à une nouvelle ère, nous appelons à ne pas participer à des activités qui perturbent l'harmonie sociale et alimentent la haine ethnique», a dit le ministre devant les membres de l'Assemblée constituante.

Un accord après des années de dissension

Les principaux partis népalais ont trouvé en juin un accord sur le projet de Constitution, quelques semaines après un séisme meurtrier qui a poussé les dirigeants politiques du pays à mettre fin à des années de dissension.

Les consultations sur la loi fondamentale avaient commencé en 2008, deux ans après la fin d'une insurrection maoïste qui avait fait plus de 16.000 morts en dix ans et débouché sur la fin de la monarchie hindoue qui durait depuis 240 ans.