TEMOIGNAGEAttaque du Thalys: Pour les «héros» américains, le suspect avec des motivations terroristes mais pas de formation en armement

Attaque du Thalys: Pour les «héros» américains, le suspect avec des motivations terroristes mais pas de formation en armement

TEMOIGNAGECe qui a évité un carnage...
Maud Pierron

M.P. avec AFP

Toujours aussi souriants et modestes. Les trois jeunes Américains qui ont réussi à désarmer Ayoub El Khazzani vendredi sont revenus sur leur exploit ce dimanche lors d'une conférence de presse à l'ambassade américaine. Ils ont jugé dimanche que le Marocain avait une motivation terroriste évidente et plaidé pour que les passagers ne restent pas passifs lors de ce genre d'attaque.



Le déroulement de l'attaque, minute par minute

Anthony Sadler, Alek Skarlatos et Spencer Stone, qui lui s'exprimait pour la première fois, ont dit avoir agi «sans réfléchir» pour maîtriser l'homme lourdement armé qui venait de faire irruption dans leur wagon muni d'un fusil d'assaut kalachnikov. «Ce qui m'a motivé, c'est la survie et permettre aux autres du train de survivre aussi», a dit Spencer Stone, 23 ans, le bras en écharpe.

«Je me suis tourné et j'ai vu qu'il avait ce qui ressemblait à une AK-47 et elle semblait enrayée ou ne fonctionnait pas. Il essayait de charger l'arme». Après lui avoir sauté dessus, «j'ai commencé à l'étrangler, il sortait des armes de partout (...) Tous les trois, on lui a donné des coups de poing, je l'ai étranglé jusqu'à ce qu'il soit insconcient», a-t-il détaillé.

Il «n'avait clairement aucune formation en arme à feu»

Interrogé sur les affirmations du suspect lors de ses premières heures de garde à vue niant toute velléité djihadiste et affirmant avoir uniquement voulu rançonner les passagers, Anthony Sadler a répondu: «On n'a pas besoin de huit chargeurs pour dévaliser un train». «Il avait beaucoup de munitions, ses idées étaient vraiment claires», a renchéri Alek Skarlatos.

Interrogé sur la formation du suspect, Anthony Sandler a affirmé qu'il «n'avait clairement aucune formation en arme à feu» et que si ça avait été le cas, il ne «serait pas là aujourd'hui», ce qui renforce la thèse fouillée par les enquêteurs d'un petit délinquant qui serait tombé dans le djihadisme.

Pour Anthony Sadler, «la leçon qu'on doit retenir c'est que dans un moment de crise comme ça, j'aimerais que les gens comprennent qu'il faut faire quelque chose. Se cacher ou rester assis là où on est ne va rien donner et l'attaquant aurait réussi si mon ami Spencer ne s'était pas levé et précipité sur lui». «Lors d'un attentat terroriste comme celui-là, il faut faire quelque chose s'il vous plaît, ne restez pas là de manière passive», a-t-il plaidé.