«Je ne savais pas qu’en allant chercher un pilon pour mon piment j’allais devenir célèbre », plaisante Johnny Bègue. C’est lui qui le premier a repéré le morceau d’aile d’avion échoué sur le rivage réunionnais, qui suscite des interrogations sur un éventuel lien avec le vol MH370 de la Malaysia Airlines.

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Johnny Bègue est à la tête d’une équipe de huit salariés (sept hommes et une femme) d’une association de la commune de Saint-André chargée de nettoyer le littoral et le parcours santé, très fréquenté, qui le longe. « Nous avons commencé à travailler à 7h. Vers 9h, nous avons pris une pause. J’en ai profité pour aller chercher un galet rond en bord de mer pour en faire un pilon. C’est à ce moment que j’ai vu un truc bizarre sur la rive », raconte Johnny Bègue. Il appelle ses collègues.

« Un morceau d’avion dans la mer ce n’est pas normal »

« J’ai vu tout de suite que c’était un morceau d’avion », affirme Cédric Gobalsoumy, employé de l’association. Le débris, en partie recouvert de sable, est hissé plus en avant sur la terre ferme « pour éviter que la mer ne reparte avec lui », explique Cédric Gobalsoumy.

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Dans les premières minutes qui suivent leur découverte, ils pensent d’abord à tout simplement laisser le débris pour que « les gens qui viennent marcher sur le parcours santé et les touristes puissent le voir ». Mais très vite « j’ai pensé qu’on ne pouvait pas faire ça. Un morceau d’avion dans la mer ce n’est pas normal. On s’est dit que des gens étaient peut-être morts dans cet appareil et que leur familles voudraient savoir », raconte Cédric Gobalsoumy. Il prévient les forces de l’ordre.

« Même CNN en Amérique parle de nous »

« Et puis un collègue s’est connecté sur Internet avec son téléphone portable. Il a cherché des informations sur les accidents d’avions et il a trouvé l’affaire de l’avion de la Malaisie », explique Johnny Bègue. « En fin de compte, moin la fait un bonne pêche » (« finalement j’ai fait une bonne pêche »), commente-t-il en créole réunionnais.

Sa découverte a en effet suscité l’intérêt au plan international. Ce qui amuse beaucoup de Réunionnais. « Pour une fois qu’on ne parle pas de nous à cause des attaques de requins, c’est bien », sourit Anna Grondin, une étudiante de 23 ans. « C’est fou ça, même CNN en Amérique parle de nous en situant l’île sur une carte. Ça évitera aux métropolitains de situer La Réunion aux Antilles », ironise Jean-Marc Alagama, un père de famille de 43 ans.