Daesh: Un ancien djihadiste français témoigne
TERRORISME•Sitôt revenu en France, l'ancien djihadiste, actuellement en détention provisoire, s'est livré à la police pour raconter les horreurs dont il a été témoin...20 Minutes avec agence
Après son retour de Syrie, un français qui a mené « la guerre sainte » aux côtés de Daesh entre septembre 2014 et mars dernier s’est rendu à la police. Le Parisien a, ce lundi, publié les confessions de cet homme d’une trentaine d’années. Si la police juge certaines déclarations peu crédibles, Ali (un pseudonyme) donne tout de même de nombreux détails sur le fonctionnement de l’organisation Etat islamique.
Au commencement, il y a la prison à Fleury-Merogis où il côtoie les Frères Muslim. « Je leur ai dit que je ne savais pas prier, ils ont dit qu’ils allaient m’apprendre […] Il a été question de plus en plus souvent de djihad, de guerre contre l’Occident. L’idée que nous n’étions pas considérés comme des Français, mais comme des musulmans […] » lit-on sur LCI qui rapporte aussi les déclarations faites à la police.
Neuf jours de formation religieuse et militaire intensive
Vient ensuite l’arrivée en Syrie, au plus près des combats. Le prétendant djihadiste raconte la facilité avec laquelle il a pu, via la Turquie, atteindre le territoire occupé par Daesh. Après un interrogatoire poussé des services secrets de l’organisation terroriste et neuf jours de formation religieuse et militaire intensive, le voilà enrôlé auprès du groupe terroriste.
« Nous étions réveillés par l’émir à coups de kalash » lit-on dans Le JDD. Mais le pire, ce sont les scènes dont il a été témoin en tant que membre de la police de Daesh. « Les vendeurs de haschisch ou de cigarettes reçoivent des coups de fouet et vont en prison. Les vendeurs d’héroïne, les sorciers, les homosexuels, les adultères ou encore les rebelles sont exécutés et les cadavres restent exposés dans la rue plusieurs jours avec une étiquette indiquant le motif de l’exécution. Un jeune de 14 ans égorgé au prétexte qu’il avait arrêté la prière est resté plusieurs semaines dans la rue », raconte-t-il.
« Je me suis rendu compte que je n’étais pas avec des musulmans »
C’est en assistant à une énième atrocité, un vieil homme accusé de sorcellerie et décapité au sabre, que le Français s’est mis à douter et est rentré en France : « Je me suis rendu compte que je n’étais pas avec des musulmans, un musulman ne pouvant commettre de telles atrocités. »
Même si Ali assure « n’avoir tué personne » en Syrie et ne pas être rentré en France pour commettre un attentat, il a été mis en examen pour association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme ayant pour objet la préparation d’un ou plusieurs crimes d’atteintes aux personnes et pour recel de financement du terrorisme. Il est actuellement placé en détention provisoire.