Attentat en Isère: Yassin Salhi mis en examen pour assassinat en relation avec une entreprise terroriste
JUSTICE•Conformément au parquet, le suspect a été placé en détention provisoire...William Molinié
L’affaire sera bien du ressort de la justice antiterroriste. Entendu par un magistrat instructeur de la galerie Saint-Eloi à Paris, mardi soir, Yassin Salhi a été mis en examen et placé en détention provisoire, conformément aux réquisitions du parquet, a annoncé à 20 Minutes une source judiciaire.
Cette source a précisé qu’il avait été mis en examen pour l’ensemble des chefs de l’ouverture de l’information judiciaire, notamment pour « assassinat et tentatives d’assassinats en bande organisée et en relation avec une entreprise terroriste » et « association de malfaiteurs terroriste en vue de commettre des crimes d’atteinte aux personnes ».
Pas de motivation religieuse, selon le suspect
Cet homme âgé de 35 ans est suspecté d’avoir foncé, vendredi matin, dans une usine classée Seveso qui produit du gaz dans le but de provoquer une détonation. La police avait retrouvé la tête décapitée de son patron sur le grillage de l’usine. Des inscriptions en arabe ornaient son visage mis en scène de façon macabre aux côtés de deux drapeaux islamistes.
A l’inverse d’un Mohamed Merah ou plus récemment des frères Kouachi ou d’Amédy Coulibaly, qui avaient proclamé avant leur mort leur affiliation à l’islamisme le plus radical, ce chauffeur-livreur de 35 ans, a contesté au cours de sa garde à vue toute motivation religieuse.
C’est bien un attentat terroriste selon la justice
Mais pour les policiers et les autorités judiciaires, Hervé Cornara, que Salhi a avoué avoir tué, est bien une nouvelle victime du terrorisme islamiste, six mois après les attentats de Paris et deux mois après l’assassinat d’Aurélie Chatelain dans un parking de Villejuif (Val-de-Marne).
Son avocat qui l’a assisté en garde à vue a raconté que son client avançait une forme « d’humiliation » pour expliquer son geste. Yassin Salhi est « abîmé physiquement, brûlé », mais il « s’exprime tout à fait correctement, il était parfois même assez souriant, c’est quelqu’un qui est relativement à l’aise avec les êtres humains », selon son avocat, Michel Kohn.