TERRORISMEYassin Salhi a été appréhendé alors qu’il tentait d’ouvrir des bouteilles d’acétone

Yassin Salhi a été appréhendé alors qu’il tentait d’ouvrir des bouteilles d’acétone

TERRORISMEFrançois Molins, le procureur de la République de Paris, a fait le point sur l’enquête en cours, ce vendredi soir…
Vincent Vanthighem

Vincent Vanthighem

Il a commencé par rendre hommage à la victime décapitée de façon abjecte. François Molins, le procureur de la République de Paris, a fait le point, ce vendredi soir, sur l’enquête en cours sur l’attentat qui a visé, ce vendredi, l’usine Air Products, située à Saint-Quentin-Fallavier (Rhône).

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Refusant de répondre à des questions car de « nombreuses investigations sont toujours en cours », le procureur a toutefois permis d’éclairer les circonstances de cet attentat. 20 Minutes fait le point sur ce qu’il faut en retenir.

L’attaque de l’usine

Yassin Salhi, considéré comme le suspect principal, s’est présenté dans une fourgonnette à 9h28 devant l’usine. « L’individu était connu des employés d’Air Products, ils lui ont donc ouvert la porte », indique le procureur. Chauffeur livreur pour un sous-traitant de l’usine depuis mars 2015, le suspect est réapparu sur les images de vidéo surveillance à 9h35 après avoir longé un mur non couvert par les caméras. « On voit alors le fourgon qui accélère vers un hangar couvert et on entend une explosion », poursuit le procureur. Une partie du hangar est soufflé.


Vue aérienne de l’usine Air Products de Saint-Quentin-Fallavier où un attentat a eu lieu le 26 juin 2015. - Google Maps


Arrivés à 9h41, les pompiers mettent une vingtaine de minutes à découvrir que Yassin Salhi est alors passé dans un second hangar et qu’il tente à se moment-là d’ouvrir des bouteilles d’acétone entreposées afin, vraisemblablement, de provoquer une seconde explosion. Il est alors appréhendé par les pompiers dont Bernard Cazeneuve a salué le « sang-froid ».

Portrait : Que sait-on de Yassin Salhi, le suspect principal ?

La décapitation

Lors de leur arrivée sur les lieux du drame, les enquêteurs découvrent à l’aplomb de la fourgonnette accidentée le corps sans tête de la victime, âgé de 54 ans, et un couteau. « La tête est accrochée au grillage, entourée par deux drapeaux sur lesquels est affichée la Shahada », indique encore le magistrat. La Shahada est la profession de foi islamique. « Il reste à déterminer si cette décapitation a eu lieu ante-mortem ou post-mortem ».

Décapitation, site Seveso… Les questions que pose l’attentat

Le bilan

En dehors de la victime décapitée, le procureur a assuré qu’il n’y avait pas, pour l’instant, de « blessé au sens premier du terme ». Il a toutefois précisé qu’il y avait 43 employés sur le site au moment des faits et qu’ils ont été choqués.

Portrait : Que sait-on de la victime décapitée ?

Le profil du suspect

François Molins a confirmé les déclarations faites par Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur, ce midi. Le suspect, né le 25 mars 1980, est marié « depuis une dizaine d’années et père de trois enfants ». Il était visé par une « fiche S » entre 2006 et 2008 pour islamisme radical. Le procureur a fait état de ses liens avec la mouvance salafiste lyonnaise.

La procédure

Quatre personnes ont été placées en garde à vue. Outre Yassin Salhi, François Molins a confirmé que son épouse et sa sœur étaient également entendues en ce moment par les enquêteurs. Un autre homme qui pourrait avoir effectué des repérages a également été appréhendé. Mais sa responsabilité semble moindre.