Un couple de Dijonnais interpellé pour avoir organisé 14 mariages blancs
INFO «20 Minutes»•Ils recrutaient des jeunes filles esseulées qu’ils mariaient à des clandestins algériens…
William Molinié
Ils ont reconnu que leur principale motivation était pécuniaire. Un couple de Dijonnais (Côte-d’Or) a été présenté à un juge d’instruction, mercredi soir, soupçonné d’avoir organisé en 2013 au moins quatorze mariages blancs, ont révélé à 20 Minutes des sources policières. L'homme a été écroué.
Cet homme et cette femme, trentenaires, présentés comme « confortablement installés dans la société », avaient mis au point, selon les policiers, un système de faux mariages afin de fournir aux candidats des titres de séjour auprès de la préfecture.
Toxicomanes, alcooliques ou dépressives
Le procédé était toujours le même. Le couple avait ses entrées dans la communauté algérienne de la région parisienne. Le jeune homme, désirant se marier pour obtenir des papiers, devait verser environ 10.000 euros au couple en liquide, qui se chargeait alors de trouver dans le bassin dijonnais des jeunes femmes prêtes à se marier contre quelques centaines d’euros seulement.
« La plupart des jeunes femmes recrutées étaient psychologiquement faibles et/ou en situation précaire », explique à 20 Minutes un policier de la brigade mobile de recherche (BMR), unité d’investigation rattachée à la direction zonale Est de la police aux frontières (PAF). Toxicomanes, alcooliques ou dépressives, ces « filles du cru » étaient menacées voire violentées si elles se désistaient au dernier moment.
Accréditer la communauté de vie des faux époux
Elles étaient aussi réutilisées comme témoins de mariage dans les autres cérémonies. « Par soucis de discrétion, les mariages n’étaient pas tous organisés à l’Hôtel de Ville de Dijon mais se répartissaient dans des communes limitrophes », poursuit un enquêteur.
Le couple vivait largement au-dessus de ses moyens, précise-t-on à la BMP. Outre cet homme et cette femme, trois autres individus ont été interpellés dans le cadre de cette enquête. Il s’agit d’une recruteuse, d’un homme de main et d’une femme chargée de délivrer des fausses factures et documents afin d’accréditer auprès des préfectures la communauté de vie des faux époux.
