EDUCATIONBruno Le Maire et 152 parlementaires demandent le retrait de la réforme du collège

Bruno Le Maire et 152 parlementaires demandent le retrait de la réforme du collège

EDUCATIONCe serait «un naufrage pour notre Nation», affirment-ils…
A.Ch. avec AFP

A.Ch. avec AFP

Le collège est-il en train de faire naufrage? Pour Bruno Le Maire et 152 parlementaires de droite et du centre, la réforme du collège, qui prévoit notamment d’avancer à la classe de 5ème l’enseignement d’une seconde langue et supprimer les classes bilingues, serait «un naufrage pour notre Nation». Les opposants à la réforme ont écrit une lettre à François Hollande ce mercredi pour dénoncer «une majorité de gauche qui propose de couper la langue française de ses racines en réduisant l'enseignement du latin à de simples notions de civilisation».

Réforme du collège: Une deuxième langue dès la 5ème et apprentissage de la citoyenneté

Les signataires (104 députés, 40 sénateurs et 8 députés européens) dénoncent aussi le fait «de rendre facultatif l'enseignement des Lumières au collège» et «de fragiliser l'apprentissage de l'allemand en France en supprimant les classes bi-langues». «Avec cette réforme, votre majorité abandonne l'excellence républicaine et choisit le nivellement par le bas», déplorent, outre Bruno Le Maire, Hervé Morin, Bernard Accoyer, Bernard Debré, Isabelle Le Callennec, Marc Le Fur, Eric Woerth et François Sauvadet. «Monsieur le président, qui soutient cette réforme? Personne, et surtout pas les enseignants. Qui s'en inquiète? Tout le monde. Vous vous honoreriez donc à tirer les conséquences des inquiétudes profondes que suscite ce projet de réforme du collège en le retirant», concluent-ils.

Les opposants accusés d'immobilisme

Le gouvernement a néanmoins répliqué par la voix de la ministre de l'éducation Najat Vallaud-Belkacem: «A chaque fois que la gauche cherche à faire de l'égalité, la droite lui reproche de faire du soi-disant nivellement par le bas. Je sais que certains ne voudraient réserver cette réussite scolaire qu'à quelques uns, c'est précisément ce qui oppose la gauche et la droite», a-t-elle déclaré, pointant du doigt les réformes scolaires menées entre 2002 et 2012. «Quand on appartient à une majorité qui a supprimé la formation initiale des enseignants, mettant dans les salles de classes des professeurs non formés, on n’a aucune leçon à donner, ni en matière d'humanité ni en matière de réforme du système scolaire», a conclu la ministre avec fermeté.

Jean-Christophe Cambadélis a également ironisé sur cette lettre: «Bruno Le Maire qui a pris l'initiative de cette pétition, est bien dans son rôle: l'immobilisme. Surtout ne touchons rien!». «Le bloc de l'immobilisme se met en marche», a insisté le député de Paris. Jean-Christophe Cambadélis estime qu’il ne faut pas retirer la réforme, relevant qu'il y a «énormément de faux bruits, qui servent la mobilisation - j'ai connu ça dans ma jeunesse», mais «pas de mot d'ordre unificateur». Pour lui, les députés UMP veulent «marquer de leur empreinte la grève des enseignants», à laquelle a appelé une intersyndicale pour le 19 mai.