L’arrestation du ravisseur présumé de la petite Berenyss mardi à Montzeville (Meuse) pourrait relancer l’affaire Estelle Mouzin. C’est en tout cas ce que souhaitent, dans Le Parisien de ce mercredi, les avocats de la famille de la jeune fille enlevée le 9 janvier 2003 sur le chemin de l’école à Guermantes (Seine-et-Marne). 20 Minutes dresse les similitudes de ces deux affaires distantes de plusieurs centaines de kilomètres.

EN IMAGE - Les cold case des disparues de l'A6

Un fourgon blanc

C’est la première ressemblance entre les deux affaires. Eric Fauchart, soupçonné d’avoir agressé sexuellement Berenyss, a enlevé l’enfant à bord d’un fourgon blanc la semaine dernière. C’est le même signalement qui avait été fait à l’époque de l’enlèvement d’Estelle Mouzin. Un fourgon blanc aussi avait été aperçu par une amie de la fillette dans la petite ville de Guermantes.

Sur la route de l’Est

Guermantes, où a été enlevée Estelle Mouzin, se trouve sur l'axe de l’autoroute de l’est de la France qui mène à la région d’origine du ravisseur présumé de Berenyss. «Les pédophiles sont très mobiles», raconte dans Le Parisien les avocats du père d’Estelle Mouzin. Ces derniers, Didier Seban et Corinne Herrmann ont fait des dossiers criminels non résolus leur spécialité. Ils recoupent les disparitions inquiétantes en fonction des axes autoroutiers. Dans son livre de référence, Un tueur peut en cacher un autre (Broché), Corinne Herrmann écrit: «Les serials killers sillonnent les autoroutes à la recherche de leur “gibier”.»

Un prédateur intéressé par des jeunes filles

Eric Fauchart semble s’intéresser à des jeunes filles. Selon le général de gendarmerie Jean-Régis Vechambre, il a abordé Berenyss en se présentant comme marchand de bonbons, avant de l’emmener chez lui à Montzéville et de la relâcher vers 23 heures dans le village de Grandpré, dans le département voisin des Ardennes. L’homme est connu des services de police. Il a été condamné à quatre reprises en 2000 pour des infractions à la chasse, des dégradations et des violences. Il venait tout juste de subir un prélèvement d’ADN «à l'occasion d'une très récente plainte en cours d'enquête pour des faits d'agression sexuelle sur des membres de sa famille», a précisé le procureur de la République, Yves Le Clair. «On sait que cet agriculteur […] s'intéressait à de très jeunes filles comme Estelle. […] On ne peut passer à côté», ont justifié les avocats de la famille Mouzin au Parisien.

Disparition à proximité du domicile

Dans ces deux affaires, les fillettes ont disparu à proximité de leur domicile. Estelle sur le chemin de l’école vers 18h et Berenyss sur une place de son village alors qu’elle était à bicyclette.

Des recoupements à faire pour évacuer le doute

Si les deux affaires sont séparées de plusieurs années et de plusieurs centaines de kilomètres, les avocats spécialisés en «cold case», qui ont fait avancer les dossiers des disparus de l’A6 et de l’A26, ne veulent pas passer à côté d’un éventuel suspect. Ils vont saisir le juge d’instruction de Meaux afin qu’il ordonne aux enquêteurs de faire des vérifications et des comparaisons avec le dossier Estelle Mouzin.