JUSTICECrash de Germanwings: Combien vont toucher les familles des victimes?

Crash de Germanwings: Combien vont toucher les familles des victimes?

JUSTICESi la thèse du suicide du copilote se confirme, la compagnie Germanwings pourrait devoir verser plus de réparations aux proches des victimes du crash...
Bérénice Dubuc

B.D.

S’il s’avère qu’Andreas Lubitz, le copilote du vol Barcelone-Düsseldorf, s’est bien suicidé, entraînant avec lui les 149 autres personnes à bord de l’appareil de la Germanwings, l'indemnisation des proches des victimes pourrait s’en retrouver compliquée.

Suivez les événements de la journée en direct en cliquant ici

Les compagnies aériennes ne peuvent en effet se soustraire à leur responsabilité pour la mort de passagers, et sont même tenues de verser une première avance aux ayant droits dans un délai de quinze jours à compter du moment où ceux-ci ont pu être identifiés, souligne Le Figaro. Selon la convention de Montréal du 28 mai 1999, ce premier versement ne peut être inférieur à 18.000 euros, mais limite la somme versée par la compagnie à 113.100 droits de tirage spéciaux, «monnaie» de réserve du Fonds monétaire international qui équivaut ce vendredi à 144.592 euros par personne, soit une facture d'un minimum total d'environ 21 millions d'euros.

Négligence

Mais, comme le mentionnent Les Echos, qui ont interviewé des avocats spécialisés, les familles des victimes -qui devront intenter une action judiciaire pour obtenir des réparations plus importantes- pourraient accuser la Germanwings de négligence. La compagnie devrait alors prouver «qu’elle et ses employés et agents n’étaient en faute d’aucune manière ou que l’accident a été causé uniquement par la faute d’une tierce partie», a expliqué Clive Garner, associé au cabinet Irwin Mitchell à Londres au site du quotidien économique.

En clair: Germanwings devra démontrer qu’elle ne savait pas que son copilote était un facteur de risque, qu’elle l’a suffisamment contrôlé avant son embauche et pendant qu’il était employé, ou encore qu’il n’était pas nécessaire pour elle d’avoir une politique exigeant que deux personnes au moins soient présentes dans le cockpit lors des vols.

Le Figaro rappelle que le montant des indemnités prend en compte le préjudice moral -évalué par des experts, en fonction du lien de parenté avec la victime, «en général revu à la hausse dans le cas d'une disparition brutale ou de circonstances exceptionnelles»- et le préjudice économique -calculé en fonction des pertes subies et du manque à gagner pour les familles des victimes du crash.