SANTÉLes enfants hyperactifs mal dépistés en France

Les enfants hyperactifs mal dépistés en France

SANTÉQue faire avec des enfants qui bougent tout le temps?...
20 Minutes avec AFP

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Que faire avec des enfants qui sont incapables de se concentrer et épuisent leur entourage? La Haute autorité de santé (HAS) formule pour la première fois des recommandations pour mieux repérer et prendre en charge les troubles de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH).

«Notre objectif est de fournir des repères aux médecins généralistes pour qu'ils puissent mieux identifier les enfants qui en sont atteints et les adresser à des spécialistes pour une prise en charge précoce», précise le Dr Cédric Grouchka, membre du collège de la HAS, l'organisme public chargé de définir les bonnes pratiques médicales.

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«Tous les enfants turbulents ne sont pas TDAH»

Repérer un «TDAH» n'est pas aisé car il recouvre trois symptômes différents - un manque d'attention, une agitation incessante et une impulsivité - qui peuvent coexister à des degrés divers. «Tous les enfants turbulents ne sont pas TDAH. Ce qui permet le diagnostic, c'est la lourdeur, l'intensité, la sévérité et la persistance des symptômes pendant au moins six mois», souligne le Dr Grouchka.

Et contrairement à ce qu'on imagine, le symptôme le plus fréquent n'est pas l'agitation mais le déficit de l'attention (incapacité à terminer une tâche, oublis fréquents, le fait d'être distrait) qu'on retrouve chez 47% des enfants diagnostiqués.

Entre 300.000 et 500.000 enfants en France

Pour qu'on puisse parler de TDAH, souligne de son côté la Haute Autorité, il doit y avoir une altération «durable et significative» du fonctionnement social, scolaire et de la qualité de vie des enfants. Cette prise de position intervient alors qu'une vive polémique fait rage dans plusieurs pays autour du sur-diagnostic et du sur-traitement de ces troubles, certains experts allant jusqu'à contester leur réalité.

Aux Etats-Unis, 11% des enfants d'âge scolaire souffriraient de TDAH, dont un million diagnostiqués et traités à tort, selon une étude publiée en 2010. En France, la HAS estime qu'entre 3,5 et 5,6% des enfants scolarisés seraient touchés, soit entre 300.000 et 500.000 enfants, dont une majorité de garçons.

Diagnostic tardif

Le diagnostic est posé en moyenne vers 9-10 ans, ce qui est parfois un peu tard. «Ce qui peut aggraver les problèmes scolaires (redoublements, exclusions), psychologiques (perte de confiance en soi), familiaux (contestation et conflits) et les difficultés relationnelles avec les enfants de leur âge», précise le Dr Grouchka.

Pour Christine Gétin, la présidente de HyperSupers TDAH France, la principale association de parents d'enfants atteints de TDAH, il est grand temps de se préoccuper du problème. «C'est actuellement une galère sans nom pour les parents qui vont d'un médecin à l'autre sans qu'on puisse leur apporter une réponse claire», relève-t-elle. Et une fois le diagnostic posé, «ils n'ont pas d'interlocuteur sur le terrain», ajoute-t-elle.

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