VIDEO. Les quatre plus gros scandales du 36 quai des Orfèvres
POLICE•La mythique enseigne a été éclaboussée par plusieurs affaires ces dernières années...T.L.G.
Parfum de scandale au «36».Le patron de la police judiciaire parisienne, Bernard Petit, a été mis en examen dans la nuit de jeudi à vendredi et immédiatement suspendu par l'Intérieur soupçonné d'avoir violé le secret d'une enquête judiciaire impliquant l'ancien chef du GIGN Christian Prouteau et l'«escroc des stars» Christophe Rocancourt. Ce n’est pas la première fois qu’une affaire entache le 36 Quai des Orfèvres. 20 Minutes vous présente les quatre plus gros scandales de la mythique enseigne.
Le patron mis en examen
Mardi, quatre personnes sont placées en garde à vue par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) pour «suspicions de fuites dans le cadre d'une enquête judiciaire». Parmi elles, Bernard Petit, le patron de la PJ et son chef de cabinet Richard Atlan. Tous sont entendus dans le cadre d'une information judiciaire pour «violation du secret de l'instruction» et «révélation d'informations sur une instruction à une personne susceptible d'être visée par cette enquête». Elles sont soupçonnées d’avoir «renseigné» Christian Prouteau, l'ancien chef du GIGN avant son interpellation début octobre dans un dossier de corruption impliquant Christophe Rocancourt. Résultat, cette nuit Bernard Petit et Richard Atlan ont été mis en examen pour «violation du secret de l'instruction et révélation d'informations sur une instruction dans le but d'entraver le déroulement des investigations ou la manifestation de la vérité», a précisé le parquet de Paris.
Les magistrats instructeurs ont également mis en examen un fonctionnaire détaché à l'association nationale d'action sociale au ministère de l'intérieur (ANAS), Philippe Lemaître. Celui-ci est soupçonné d'avoir été un intermédiaire dans les fuites, entre Bernard Petit et Richard Atlan d'une part, et l'ancien N.1 du GIGN, Christian Prouteau, de l'autre, pour fournir à celui-ci des renseignements avant son placement en garde à vue dans un dossier judiciaire. Interpellé mercredi comme Bernard Petit, le président de l'Anas, l'ancien syndicaliste policier Jo Masanet, était toujours en garde à vue dans la nuit de jeudi à vendredi.
Le mystérieux vol de cocaïne
Stupéfiante disparition, l’été dernier. 52 kg de cocaïne placés sous scellés disparaissent des locaux de la PJ parisienne. La «police des polices» perquisitionne alors les locaux de la brigade des stupéfiants. Un brigadier des Stups', identifié par la vidéosurveillance, est arrêté le 2 août sur son lieu de vacances dans les Pyrénées-Orientales. D'importantes sommes d'argent qu'il dit avoir gagnées au jeu sont découvertes chez lui. Il est mis en examen et écroué.
Samedi, trois policiers ont été mis en examen à l’issue de leur garde à vue. Au total, neuf personnes sont à ce jour poursuivies dans ce dossier. La précieuse poudre, d’une valeur estimée à deux millions d’euros, n’a toujours pas été retrouvée. Nouveau rebondissement ce vendredi. Selon le Parisien, Christophe Rocancourt, déjà impliqué dans le dossier qui a provoqué l'interpellation du patron de la PJ de Paris, apparaît aussi dans celui du vol à la brigade des stups et il est convoqué ce matin dans le bureau des juges d'instruction en vue de sa mise en examen dans ce dossier, rapporte le quotidien, notamment pour blanchiment de trafic de stupéfiants et complicité de recel de détournement ou de soustraction de biens par personne dépositaire de l'autorité publique. Si la mise en examen de l'ancien gamin de l'Assistance publique était prononcée, il s'agirait de la dixième personne, dont sept policiers, mise en cause.
Soupçons de viol en réunion au sein du «36»
En avril dernier, une touriste canadienne porte plainte. Elle affirme avoir été violée au sein du «36», après avoir sympathisé avec des policiers lors d’une soirée arrosée dans un pub. Quatre policiers de la BRI sont placés en garde à vue. Deux sont finalement mis en examen pour viol en réunion, un troisième sous statut de témoin assisté. Les deux principaux suspects nient en bloc les accusations. L'un reconnaît cependant avoir eu des relations sexuelles consenties avec la Canadienne.
En novembre, de nouvelles preuves accablent les deux suspects. Des traces ADN relevées sur les vêtements de la victime « ont conforté les accusations de viol ». Par ailleurs, l'analyse des téléphones portables des suspects montre que des vidéos et textos «explicites» ont disparu.
Le coup de fil du patron de la PJ à Brice Hortefeux
Le 9 décembre 2013, Christian Flaesch fait l'objet d'une mise en garde du parquet général en raison d'un appel à Brice Hortefeux. Le patron de la PJ avait alors prévénu l’ancien ministre de l’Intérieur qu’il allait être convoqué comme témoin dans le cadre d'une enquête liée au financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Deux jours plus tard, Manuel Valls, alors ministre de l'Intérieur, annonce le limogeage de Christian Flaesch, dénonce une «faute déontologique» et le remplace par Bernard Petit.