Journée de grève peu suivie des enseignants pour leurs conditions de travail
MANIFESTATION•Selon l'Education nationale, le taux de grévistes atteignait seulement 7,54% tous personnels confondus...20 Minutes avec AFP
Malgré un mot d'ordre fédérateur pour de meilleures conditions de travail, plus de formation et une revalorisation des salaires, la grève des enseignants à l'appel de la première fédération de l'éducation a été peu suivie mardi, avec des manifestations clairsemées.
Selon l'Education nationale, le taux de grévistes atteignait seulement 7,54% tous personnels confondus (10,41% chez les enseignants du premier degré et 7,42% dans le second degré).
La FSU, qui appelait à cette grève, n'a pas communiqué ses estimations globales dans l'après-midi, tandis que Snes-FSU et Snep-FSU faisaient état de près de 30% de grévistes dans les collèges, une participation démontrant selon eux « l'urgence de répondre » aux « inquiétudes » des enseignants.
Cortège parisien
En Seine-Saint-Denis, Rachel Schneider du SNUipp-FSU recensait au moins 90 écoles fermées et 60% de grévistes. « On se bat surtout pour des postes car les besoins sont plus criants » dans ce département qui cumule les difficultés.
La principale manifestation, à Paris, a compté 1.200 personnels d'Ile-de-France dans un cortège plutôt clairsemé qui a défilé du jardin du Luxembourg jusqu'au ministère de l'Education nationale.
« C'est une mobilisation très difficile », a reconnu la secrétaire générale de la FSU Bernadette Groison, mais « cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de colère, des revendications » des enseignants. Ils « ont l'impression de ne pas être entendus sur des questions précises », ce qui « décourage » les personnels à faire grève, a-t-elle estimé.
La future réforme du collège « inquiète avec une baisse des heures, et les effectifs par classe ne cessent d'augmenter », a dit Frédérique Rolet co-secrétaire général du SNES-FSU, premier syndicat du secondaire. La réforme du collège est un des prochains chantiers que doit lancer le ministère.
Pourquoi on gagne moins
« Najat: +de moyens ciblés pour l'école » ou « Augmentation recteur: +25620 euros, Professeur: +0 euros. Cherchez l'erreur », clamaient les pancartes, en référence à une prime accordée aux recteurs, mal digérée par des enseignants dont les salaires sont considérés bas et qui sont gelés depuis des années.
« Quand j'ai commencé ma carrière, il y a six ans, on ne regardait jamais nos fiches de paie », raconte Hervé Chauvin, prof d'histoire-géographie à Sarcelles. « Aujourd'hui, on les scrute et on essaye de comprendre pourquoi on gagne moins. »
D'autres pointent aussi le manque de moyens: « dans notre lycée, on a 2.000 élèves et deux CPE », regrette Eva Arnoldvenzlaff, enseignante en BTS à Paris.
A Lyon, quelque 300 manifestants ont réclamé « du temps pour travailler » et « des postes pour être remplacés ». Même participation à Rouen, où les manifestants ont scandé « moyens coupés, élèves sacrifiés ». A Nice, ils étaient 500 selon la FSU.
A Marseille, il y a eu 600 manifestants selon les organisateurs, moitié moins selon la police. « C'est un redémarrage », a indiqué le secrétaire départemental de la FSU, Alain Barlatier, reconnaissant une mobilisation modeste en dépit d'un « mécontentement qui se développe ».
Autres cortèges
Une centaine d'enseignants se sont également rassemblés à Rennes, Clermont-Ferrand ou Caen.
Cette grève intervient deux mois après des mobilisations contre des sorties de collèges de l'éducation prioritaire et alors que les rectorats dévoilent en ce début d'année les moyens (classes pour le primaire, nombre d'heures de cours pour le secondaire) attribués aux établissements pour la rentrée 2015.
Elle intervient aussi près d'un mois après les attentats parisiens, et les incidents survenus dans plusieurs établissements au cours de la minute de silence en hommage aux victimes.