PRECARITERapport de la Fondation Abbé Pierre: Les sept réalités du mal-logement

Rapport de la Fondation Abbé Pierre: Les sept réalités du mal-logement

PRECARITEA l'occasion de la publication du 20e rapport sur le mal-logement de la Fondation Abbé Pierre ce mardi, «20 minutes» revient sur les sept facettes de cette réalité...
Delphine Bancaud

Delphine Bancaud

Il y a 61 ans, l'Abbé Pierre lançait son célèbre appel en faveur des sans-abri. Mais son SOS pourrait être à nouveau adressé aujourd’hui, comme le prouve le 20e rapport sur le mal-logement de la Fondation Abbé Pierre révélé ce mardi. Selon ce dernier, 3,5 millions de personnes sont actuellement confrontées au mal-logement en France. 20 minutes revient sur les sept facettes de cette réalité.

1)Les sans-abri

Ils dorment dans la rue, dans un jardin, sous une tente, dans le métro, dans un centre d’hébergement d’urgence, dans un centre d’accueil pour demandeurs d’asile... Aujourd’hui 141.500 personnes vivent sans domicile fixe, dans des conditions sanitaires et sociales terribles, selon le rapport. Selon le collectif Les morts de la Rue, 440 SDF seraient d’ailleurs morts en 2014. Une population hétérogène composée de jeunes, de chômeurs, de travailleurs pauvres, de personnes âgées, d’anciens détenus, de déboutés du droit d’asile... «Et pour laquelle les dispositifs d'hébergement sont insuffisants, puisque seule une demande sur deux faite au 115 est satisfaite», précise Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation Abbé Pierre.

2) Les personnes hébergées à l’hôtel

C’est généralement une solution d’urgence qui est proposée aux familles se retrouvant à la rue et à laquelle les services sociaux ont de plus en plus recours. Sensé être du dépannage, ce type d’hébergement dure parfois longtemps. Selon le recensement de la population en 2006, 35.000 personnes résidaient de manière habituelle dans ces chambres d’hôtel. Un chiffre qui a dû augmenter depuis. Les familles vivent dans des conditions difficiles, en raison de l’absence de toilettes et de douche dans la chambre, ainsi que de lieu pour cuisiner… De plus, les familles sont souvent contraintes à changer d’hôtel ce qui entraîne parfois des ruptures de scolarité pour les enfants.

3) Les habitants d’abris de fortune

«Aux marges de l’hébergement et du logement», comme le souligne le rapport, existent aussi des habitations très précaires dans lesquelles vivent environ 85.000 personnes. Il s’agit de caravanes immobilisées, de baraques de chantier, de logements en cours de construction, de garages, de caves…

4) Les relégués des bidonvilles

Les bidonvilles n’ont pas disparu, bien au contraire. Ils se «développent aujourd’hui à la périphérie des centres urbains, dans des terrains vagues; des friches industrielles ou sous des échangeurs autoroutiers», précise le rapport. En 2014, 19.000 personnes vivaient ainsi dans près de 429 bidonvilles. Sans électricité, sans eau et sans sanitaires, les occupants sont confrontés non seulement à des risques sanitaires, mais aussi des accidents liés au chauffage au bois et à l’éclairage à la bougie.

5) Les squatters

Aucun chiffre ne permet de quantifier combien de personnes occupent illégalement un logement. Seule certitude: il s’agit principalement de «jeunes sans ressources, demandeurs d’asiles, familles en attente d’un logement social, personnes souffrant de toxicomanie», explique le rapport.

6) Les personnes hébergées chez des tiers

Selon le rapport, 441.000 personnes sont hébergées chez des membres de leur famille ou des amis. Solution de dépannage, l’hébergement chez un tiers peut parfois durer et entraîner «des problèmes de cohabitation au quotidien tant pour les hébergés que pour ceux qui les accueillent: surpeuplement, occupation précaire, bruit, promiscuité, manque d’intimité…», souligne le rapport.

7) Les gens du voyage habitant dans des caravanes ou mobil-home

Selon le recensement de la population en 2006, 87.000 personnes vivaient ainsi. Un nombre qui a dû croître depuis. Difficile pour elles de s’installer sur un territoire en raison de l’insuffisance des aires d’accueil. Du coup, elles vivent souvent dans «des conditions d’habitat inacceptable», souligne le rapport.

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