JUSTICEVIDEO. Procès du Carlton: DSK et 13 prévenus jugés pour «proxénétisme aggravé»

VIDEO. Procès du Carlton: DSK et 13 prévenus jugés pour «proxénétisme aggravé»

JUSTICEL’ancien patron du Fonds monétaire international (FMI) encourt une peine de dix ans de prison…
Vincent Vantighem et Olivier Aballain (avec Mickaël Libert, à Lille)

Vincent Vantighem et Olivier Aballain (avec Mickaël Libert, à Lille)

«Je vous souhaite une bonne année 2015, et je vous promets un grand spectacle en février!» Même au moment de rédiger ses cartes de vœux, Dodo la Saumure n’a pas pu s’empêcher de glisser un trait d’humour au sujet de l’affaire dite «du Carlton». Le tenancier de maisons closes en Belgique est sûrement le seul à ne pas redouter le procès qui s’ouvre, ce lundi, au tribunal correctionnel de Lille (Nord).

>> Les faits: Le procès du Carlton se tient à Lille à partir du 2 février

Des quatorze personnes qui doivent prendre place sur le banc des prévenus, ce matin, pour «proxénétisme aggravé», Dominique Alderweireld –qui tire son sobriquet de la marinade pour maquereau– est en effet le seul qui ne craint pas de voir sa vie privée étalée au grand jour, à l’aune d’une audience prévue pour durer jusqu’au 20 février.

«Il n’y en a pas un qui y va de gaieté de cœur…»

Commissaire de police, propriétaire d’un hôtel de luxe, avocat renommé ou ancien directeur d’un grand groupe de BTP… «Il n’y en a pas un qui y va de gaieté de cœur tant cette affaire est sordide», confie, à 20 Minutes, une source judiciaire. A commencer par Dominique Strauss-Kahn qui a, lui aussi, rendez-vous, ce matin, dans la salle A située au sous-sol du palais de justice lillois.

>> Eclairage: DSK attendu par les juges

Le cas de l’ancien patron du Fonds monétaire international (FMI) représente d’ailleurs le principal défi des juges. A eux de déterminer si DSK – qui ne devrait pas être auditionné avant le 10 février – savait que les filles avec qui il couchait étaient rémunérées pour cela. Lui a toujours prétendu qu’il l’ignorait, assurant qu’il ne se livrait qu’à des «activités de libertinage» avec des «personnes consentantes». Sauf que ces «personnes» étaient connues des services de la police lilloise.

Le nom de DSK apparaît sur des écoutes

Le procès va d'ailleurs s'ouvrir, ce lundi, sur le volet purement nordiste. Là où tout a commencé, début 2011. A l’époque, les enquêteurs de la PJ lilloise sont «renseignés» sur un réseau de proxénétisme au sein même du prestigieux hôtel Carlton de Lille. Des hommes ayant «de bonnes références» se verraient ainsi proposer les services de jeunes femmes en vue de prestations sexuelles tarifées.

>> Décryptage: Tout comprendre à l'affaire du Carlton

Des téléphones sont mis sur écoute. Et c'est au détour d’une conversation que les enquêteurs entendent le nom de Dominique Strauss-Kahn. En creusant, ils s’aperçoivent alors que le réseau lillois alimenterait aussi une seconde équipe chargée de fournir des filles pour des «après-midi récréatives» auxquelles participerait celui qui espérait alors devenir Président de la République.

Des soirées «d'abattage» et de «boucherie»

Bruxelles, Washington, Paris et même un relais de chasse dans la campagne: les faits se déroulent bien au-delà des murs du Carlton. Ici, les relevés d'écoutes téléphoniques sont souvent sordides, parfois confirmés par les témoignages des sept prostituées versés au dossier. On y parle de soirées «d'abattage» et de «boucherie» où les filles sont considérées comme des «dossiers» par les hommes importants qui se les repassent.

«On est tout de même loin du réseau sordide de prostitution impliquant des filles mineures venues d’Europe de l’Est», tempère l’un des avocats présent dans le dossier. Comme les treize autres prévenus, Dominique Strauss-Kahn encourt une peine de dix ans de prison et 1,5 million d’euros d’amende.