Fausse menace d'attentat à Disneyland Paris: 3 mois de prison pour une touriste qui nie les faits
JUSTICE•«Je suis Coulibaly. Je vais poser une bombe», avait crié cette Marseillaise...M.P. avec AFP
L'alerte avait mis en émoi les réseaux sociaux et provoqué l'envoi de dizaines de policiers et l'évacuation d'un hôtel du parc d'attractions. Le tribunal correctionnel de Meaux a condamné lundi à trois mois de prison ferme la touriste qui avait prétendu samedi être la compagne, activement recherchée, d'Amedy Coulibaly, et menacé d'un attentat dans un hôtel de Disneyland Paris.
Jugée en comparution immédiate pour «communication ou divulgation d'une fausse information dans le but de faire croire à une destruction dangereuse», cette Marseillaise de 42 ans est ressortie libre, le tribunal n'ordonnant pas de mandat de dépôt.
Samedi, au lendemain des assauts sanglants à Dammartin-en-Goële et dans l'épicerie casher cours de Vincennes, cette touriste avait été interpellée dans une chambre du Sequoïa Lodge, un hôtel sur le site du parc d'attraction. Selon un agent de sécurité, elle avait crié à la fenêtre les mots: «Je suis Coulibaly. Je vais poser une bombe!»
«Moi, je savais rien des attentats, j'ai pas regardé les infos»
Alors que le parc faisait l'objet de mesures de sécurité renforcées, l'ordre avait rapidement été donné d'évacuer l'hôtel et un périmètre de sécurité avait été mis en place. «Je m'excuse pour tout ça, mais c'est pas moi, j'ai pas crié», s'est défendue la prévenue, au fort accent marseillais, niant fermement avoir tenu ces propos. «J'étais juste à la fenêtre en train de fumer une cigarette. J'ai une enfant de 4 ans et l'emmener à Disney c'était extraordinaire. Moi, je savais rien des attentats, j'ai pas regardé les infos», a-t-elle insisté.
Se disant «déçue» de ses dénégations, l'avocate de la société Eurodisney a rappelé que plus de 70 policiers avaient été mobilisés pour évacuer 400 personnes pendant près d'une heure trente. «Le parc est une cible privilégiée pour les terroristes, un symbole de l'Amérique et du mercantilisme», a fait valoir Me Marion Vergne.
«Je pensais que vous alliez vous excuser, nous dire que c'était une mauvaise blague. Vous devez assumer vos propos, vous n'êtes pas une terroriste», a insisté le représentant du ministère public, réclamant une peine «exemplaire» de trois mois de prison ferme avec mandat de dépôt à son encontre.
Pointant la «fragilité» du dossier et «le manque de preuves réelles», l'avocate de la défense avait plaidé la relaxe.