TERRORISME«Je suis Charlie Coulibaly»: Dieudonné contre-attaque sur Facebook

«Je suis Charlie Coulibaly»: Dieudonné contre-attaque sur Facebook

TERRORISMELe parquet a ouvert une enquête pour apologie du terrorisme...
Dieudonné le 11 janvier 2014 au théâtre de la Main d'or, à Paris
Dieudonné le 11 janvier 2014 au théâtre de la Main d'or, à Paris - Alain Jocard AFP
Nicolas Beunaiche

N.Beu.

Dieudonné souffle le chaud et le froid. Après avoir publié dimanche soir un statut Facebook dans lequel il disait se sentir «Charlie Coulibaly», le polémiste a changé de ton, ce lundi, en se présentant comme un homme de «paix» dont le seul but est de faire rire.

Dans un nouveau message publié sur le réseau social, Dieudonné réagit à l’annonce du parquet de lancer une enquête pour apologie du terrorisme. Très sérieux, il estime être victime d’une campagne gouvernementale et tente de placer le débat sur le terrain de la liberté d’expression en rapprochant son cas de celui des journalistes de Charlie Hebdo.

«Depuis un an, je suis traité comme l'ennemi public numéro 1, alors que je ne cherche qu'à faire rire, et à faire rire de la mort, puisque la mort, elle, se rit bien de nous, comme Charlie le sait hélas», écrit l’ancien partenaire d’Elie Semoun. Plus loin, il ajoute: «Dès que je m'exprime, on ne cherche pas à me comprendre, on ne veut pas m'écouter. On cherche un prétexte pour m'interdire. On me considère comme un Amedy Coulibaly alors que je ne suis pas différent de Charlie.»

Cazeneuve et Valls soudés

Dieudonné s’en prend également directement à Bernard Cazeneuve, qu’il accuse de rester sourd à ses tentatives de discussion. «Alors que je propose la paix sous votre autorité depuis plusieurs semaines, je reste sans réponse de votre part», dénonce ainsi le polémiste. «À croire que mes propos ne vous intéressent que lorsque vous pouvez les détourner pour mieux indigner […] Monsieur le Ministre, je vous le rappelle, puisque vous semblez maintenant m'écouter. Je propose la paix», conclut Dieudonné.

En décembre, déjà, ce dernier avait tenté une réconciliation. Il s'était engagé à payer ce qu'il doit à la Licra et avait publié la copie d'un chèque de 5.000 euros, remis sous contrôle d'huissier. En témoignage de «paix», disait-il, il s'était également engagé à abandonner les poursuites contre Alain Jakubowicz, le président de la Licra, et ne pas en engager contre Gil Taïeb, le vice-président de l'organisation, malgré «les injures et les menaces de mort».

De son côté, le gouvernement ne semble pourtant pas prêt à enterrer la hache de guerre. Lundi matin, Bernard Cazeneuve s’était déjà indigné, qualifiant les propos du polémiste d’«abjection». Lundi après-midi, le Premier ministre, Manuel Valls, lui a emboîté le pas en invitant les Français à «ne pas confondre la liberté d'opinion avec l'antisémitisme, le racisme, le négationnisme». «Le racisme, l'antisémitisme, le négationnisme, l'apologie du terrorisme ne sont pas des opinions, ce sont des délits», a-t-il poursuivi, en réponse à une question de la presse sur Dieudonné.