ATTAQUEDammartin-en-Goële: «C’est un soulagement pour tous de savoir qu’ils sont morts»

Dammartin-en-Goële: «C’est un soulagement pour tous de savoir qu’ils sont morts»

ATTAQUERetranchés pendant sept heures dans un entrepôt, les frères Kouachi ont été abattus par le GIGN…
Vincent Vantighem

Vincent Vantighem

De notre envoyé spécial à Dammartin (Seine-et-Marne)

Ça a claqué dans l’air. Extrêmement bref et extrêmement violent, c’est un échange de coups de feu et de détonations de grenades qui ont signalé, ce vendredi vers 17h, la fin de la prise d’otage à Dammartin (Seine-et-Marne).

Depuis neuf heures, les frères Kouachi, auteurs présumés de l’attaque mercredi au siège de Charlie Hebdo, étaient retranchés dans une imprimerie familiale de cette petite ville de 8.500 habitants.

>> Une entreprise familiale gérée par «un couple sympathique»

«C’est un couple d’une cinquantaine d’années qui gère cette entreprise avec leur fils, se désolait Bernard Corneille, le maire de la commune voisine d’Athis. Je les connaissais bien. J’espère que cela se terminera bien…» L’otage, qui n'en était pas un finalement, a été libéré au grand soulagement de tous les habitants d’un secteur en état de siège.

Les enfants confinés dans les écoles

Hélicoptères à basse altitude, déploiement de véhicules de gendarmerie et armes de guerre, les habitants se sont réveillés dans une ambiance lourde. «Ma fille m’a appelé pour savoir si c’était la guerre», résume Sylvie en regardant le déploiement de forces de l’ordre par la fenêtre.

De l’autre côté de l’avenue, le lycée Europe avait des allures d’établissements fantôme. Sauf que, comme dans toutes les écoles de la ville, les enfants étaient confinés par mesure de sécurité. «J’étais paniqué, confie la maman de Marvin, 15 ans, en classe de seconde. Nous n’avons pas d’information…». Plus terre à terre, se satisfaisait lui, d’être sorti après «un moment très long et très chiant».

«Votre vie vaut plus qu’un direct»

C’est face à ce lycée, d’ailleurs, que les journalistes du monde entier ont passé une partie de la journée. Confinés eux aussi à 500 mètres du théâtre des opérations. Et ce, malgré les récriminations de certains qui envisageaient de prendre la clef des champs alentours pour se rapprocher de l’entrepôt où étaient retranchés les preneurs d’otages.

«Votre vie vaut plus qu’un direct», n’a cessé de marteler en plusieurs langues et avec le sourire le capitaine de gendarmerie chargé de gérer l’événement. Histoire de rappeler que les frères Kouachi sont soupçonnés d’avoir tué, mercredi, 12 personnes dont 10 journalistes de Charlie Hebdo. «On va enfin pouvoir récupérer les gamins», se rassurait une maman devant le collège. Et pouvoir leur dire qu’ils ne courent plus aucun risque.