VIDEO. Attaque à «Charlie Hebdo»: Les témoignages émouvants des familles des victimes
REACTIONS•Les familles des victimes commencent à rendre hommage à leurs proches dans les médias…Delphine Bancaud
Rassembler les quelques forces qui leur restent pour témoigner. Quelques membres des familles des victimes de la tuerie de Charlie Hebdo leur ont rendu hommage ce jeudi dans les médias.
Surmontant pour quelques minutes sa douleur, Maryse Wolinski, la femme du dessinateur assassiné a salué la mémoire de son époux sur RTL. «Je pense qu'il est mort avec ses camarades, avec ses frères, comme il disait de Cabu, au service de sa chère liberté, pour laquelle il s'est toujours battu. Je peux estimer qu'il est tombé au champ d'honneur de sa profession, et que, ce qui s'est passé hier, c'est une guerre contre la liberté, et cette guerre, nous devons la gagner».
Soucieuse de rétablir une image plus fidèle de son mari que celle qui était parfois véhiculée, elle a affirmé qu’il n’était «pas que ce jouisseur irrévérencieux comme on le présente dans les médias. C'était un homme d'une très grande humanité, d'une très grande générosité. C'était avant tout un éditorialiste talentueux.» Elle a aussi brossé un portrait élogieux du mari qu’il était: «Avec moi depuis 40 ans, il était un amoureux merveilleux, il était mon guide»
Prévenue de la mort de son mari par son gendre
Interrogée sur la menace qui planait sur lui en tant que membre de Charlie Hebdo Maryse Wolinski est convaincu: «Mon mari n'était plus conscient de ça (…) Il allait de l'avant, il se battait avec ses dessins, avec ses crayons, penché sur sa table à dessins.»
Courageuse, celle qui dit vouloir «faire front, pour lui», déplore avoir appris le décès de son époux par son gendre: «Aucune personne officielle ne me l'a annoncé. J'ai été assez scandalisée par ça. Si mon gendre n'était pas allé sur les lieux de la fusillade, je l'aurais appris par les médias.»
Le frère du policier tué appelle ses confrères à profiter de leur famille
Philippe, le frère d’un des policiers abattus par les terroristes, Franck Brinsolaro chargé de la sécurité du dessinateur Charb, c’est lui aussi exprimé sur BFMTV. Lui-même policier à Marseille où il a participé à l'hommage des forces de l'ordre, il a rendu hommage à tous ses collègues. «Il faut que la France se mobilise. On ne peut pas porter atteinte à la liberté d’expression et à l’autorité de l’Etat», a-t-il déclaré, visiblement ravagé par le chagrin. Ill aussi voulu saluer le courage de ses collègues policiers: «On a l’impression que la police est parfois mal comprise par les citoyens. Il ne faut pas oublier que le geste d’hier témoigne du fait qu’un policier en toutes circonstances saura s’interposer lorsqu’il faudra qu’il protège la nation». Adressant ses pensées à l’épouse de son frère et à sa fille, il a aussi invité les policiers à prendre soin de leurs familles: «Ils prennent des risques, mais qu’ils sachent profiter de leur famille quand ils sont avec elle».
La petite amie de Simon Fieschi, animateur de communauté à Charlie Hebdo, qui est dans le coma après l’attaque de mercredi, s’est également confiée au Dailymail. «J’étais soulagée qu’il ne soit pas mort, mais maintenant je réalise qu’il pourrait ne plus marcher»…
Pour Jeannette Bougrab, compagne du dessinateur Charb, «personne ne les a réellement défendus»
Jeannette Bougrab, ancienne secrétaire d'Etat et compagne du dessinateur Charb tué mercredi, était l'invitée de BFM TV ce jeudi. Très émue, elle a indiqué que pour elle, «personne n'avait réellement défendu» les journalistes de Charlie Hebdo. «Ils était accusés de tous les maux sur les réseaux sociaux, sur Twitter et jamais personne ne les a réellement défendus», a affirmé celle qui partageait la vie de Stéphane Charbonnier dit Charb, le directeur de la publication de l'hebdomadaire. «On aurait pu sauver leur vie, on ne l'a pas fait, j'ai le sentiment d'un immense gâchis», a poursuivi Jeannette Bougrab en qualifiant les membres décédés de Charlie Hebdo de «gens exceptionnels, de vrais héros». «Il se sentait menacé (...) il était protégé», a rappelé l'ancienne secrétaire d'Etat, confiant que Charb «était prêt à mourir pour ses idées». «On avait supprimé une protection statique devant Charlie Hebdo», a-t-elle indiqué, réprimant ses larmes tout au long de l'entretien.