METEOLes stations de ski vont fêter Noël en attendant la neige

Les stations de ski vont fêter Noël en attendant la neige

METEOPrès de la moitié des stations vont rester fermées ce week-end, faute de neige...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Quotas de forfaits, pistes fermées et premières demandes d'aides à l'État... Les vacances de Noël s'annoncent compliquées pour les stations de ski qui scrutent désespérément le ciel en attendant la neige.

Seule une sur trois sera ouverte complètement ce week-end, d'après l'organisme de promotion France montagnes. Un quart des domaines ouvriront une partie de leurs pistes, parfois très réduite. Le reste, soit près de la moitié des stations, devrait rester fermé.

Le domaine des Trois Vallées en Savoie (Val Thorens, Courchevel, Les Ménuires, etc.), considéré comme le plus grand au monde, n'avait ainsi qu'un tiers de ses pistes ouvertes aux skieurs vendredi.

L'enneigement est «très faible sur tous les massifs» français jusqu'à moyenne altitude, souligne Météo France. Au-dessus de 1.800 mètres, la situation est contrastée: le manque de neige est marqué dans les Alpes du Nord, plus léger dans les Pyrénées et en Corse. Les Alpes du Sud bénéficient au contraire d'un manteau conforme à la saison, voire excédentaire en altitude.

Trop doux pour la neige artificielle

Le hic: c'est dans les zones qui concentrent l'essentiel du tourisme hivernal français (Savoie et Haute-Savoie) que l'enneigement fait le plus défaut. Dans ces deux départements, «un enneigement aussi faible se rencontre en moyenne tous les 5 à 10 ans selon les massifs et ne s'était pas vu depuis décembre 2006», souligne l'institut météorologique.

«La situation est difficile en Haute-Savoie, nous ne l'avons pas vécue depuis 1988-1989», confirme Pierre Lestas, président de Domaines skiables de France (DSF) et directeur des remontées mécaniques de La Clusaz.

Au manque de précipitations s'ajoute un temps trop doux empêchant les services des pistes de fabriquer de la neige artificielle, qui nécessite des températures inférieures à -2°C. Près d'une piste sur trois est aujourd'hui équipée d'enneigeurs en France.

Et Météo France ne prévoit pas de chutes de neige notables avant la fin de la semaine prochaine.

Rationnement des forfaits

Un tel déficit peut entraîner une perte de chiffre d'affaires de 20 à 30% pendant les vacances de Noël, selon Pierre Lestas. Même si «une perte de début de saison peut être rattrapée en partie par la suite», souligne-t-il.

En attendant l'or blanc, les stations sont conduites à instaurer un rationnement. Ainsi, Avoriaz (Haute-Savoie) a fixé des quotas sur ses pistes afin d'éviter une trop grande affluence de skieurs venus d'autres stations fermées pour manque de neige.

La station qui doit ouvrir 90% de son domaine dimanche, justifie cette mesure par des raisons de sécurité. «Les conditions sont exceptionnelles. Si beaucoup de gens montent, on n'est pas sûr de pouvoir servir tout le monde», explique Stéphane Lerendu, directeur de l'office du tourisme.

Les forfaits seront donc vendus en priorité aux vacanciers d'Avoriaz et de Morzine. Située à 1.800 mètres d'altitude, Avoriaz a pu ouvrir une grande partie de son domaine en stockant la neige tombée hors des pistes et en la mélangeant à de la neige artificielle, avant d'en recouvrir les pistes.

La Haute-Savoie très touchée

Moins chanceuses, trois stations de Haute-Savoie ont déposé des dossiers en préfecture afin d'obtenir un soutien financier de l'État. «Un certain nombre» de domaines ont fait de même en Savoie, selon la préfecture.

«Le manque de neige commence à inquiéter les salariés comme les employeurs», souligne Antoine Fatiga, secrétaire général de la CGT des transports, des remontées mécaniques et des services des pistes.

L'inquiétude ne semble cependant pas avoir gagné l'Association nationale des maires de stations de Montagne qui assure attendre «une bonne fréquentation» pour les vacances de Noël, avec seulement 1% de baisse par rapport à l'an dernier.

Une agence de communication parisienne a même affirmé vendredi que certaines stations françaises étaient « parmi les plus enneigées d'Europe », contrairement « aux informations alarmistes diffusées par quelques médias ».