Indemnité, voiture de fonction, vélo: Lepaon rétablit «quelques vérités»
SOCIETE•Thierry Lepaon s'est expliqué sur les frais acquittés par la CGT et les rumeurs le concernant...A.B. avec AFP
Prime de départ, salaire, vacances en Corse, vélos: le secrétaire général de la CGT, sur la sellette à cause de son train de vie, a rétabli «quelques vérités» devant les dirigeants de la centrale la semaine dernière. Devant la commission exécutive réunie le 9 décembre, le secrétaire général s'est expliqué sur les révélations et rumeurs le concernant.
En premier lieu, Thierry Lepaon a regretté «la campagne de presse», qui vise «de façon violente» sa personne et «échappe d'évidence à ses propres initiateurs internes, qui continuent toutefois à l'alimenter par des rumeurs», a-t-il poursuivi. Selon lui, «le but est de faire mettre un genou à terre à la CGT dans une période cruciale pour les salariés et les citoyens».
Une prime de départ de «26.650 euros»
Afin de répondre aux «rumeurs les plus folles», le secrétaire général s'est appliqué à «rétablir quelques vérités», dont le versement de la fameuse prime (31.000 euros selon la presse), qui a suscité l'indignation, après les révélations sur des travaux dans son appartement de fonction et son bureau. «Cette indemnité déclarée s'élève exactement à 26.650 euros» et son versement a été décidé par «les camarades du comité régional» de Normandie, a dit Thierry Lepaon, expliquant qu'il s'agissait d'une prime de départ, versée «puisqu'il a démissionné du comité régional pour arriver à la confédération». Selon lui, l'indemnité versée visait aussi à reconnaître la «période d'activité militante en tenant compte du préjudice que cela créait sur (sa) retraite».
Son salaire actuel «est de 4.000 euros nets par mois avec un 13e mois». La confédération avait fixé initialement un salaire de 5.200 euros, que Thierry Lepaon a jugé «trop élevé pour un secrétaire général de la CGT»: «j'ai donc demandé qu'il soit ramené à 4.000 euros».
Une voiture de fonction achetée pour rien
En outre, il souligne que la confédération lui a acheté une voiture de fonction: «Nous pensions initialement que je ferais les allers et retours en Normandie avec cette voiture». En réalité, «c'était impossible pour des raisons de sécurité, compte tenu de mes amplitudes de travail pendant la semaine. Cette voiture fait partie du parc confédéral».
D'autres «rumeurs qui circulent» ont été balayées par Thierry Lepaon, comme des vélos achetés par la CGT ou des vacances qui auraient été réglées par la centrale.
Thierry Lepaon rappelle qu'il habite «depuis sept ans un logement HLM à Cabourg» et «paie un surloyer» compte tenu de ses revenus actuels. Il récuse les rumeurs selon lesquelles il aurait «fait refaire» son appartement de Cabourg «aux frais de la CGT»: «Je ne l'ai d'ailleurs pas fait refaire du tout».
En revanche le numéro un n'évoque pas les travaux dans son appartement et son bureau sur lesquels il s'était déjà exprimé publiquement, en reconnaissant une «faute collective».
Lundi, Thierry Lepaon a dû affronter les cadres dirigeants de la CGT, dont beaucoup ont demandé sa démission.