#Womantax: «Oui, un rasoir coûte plus cher quand il est rose»
VOUS RÉAGISSEZ•Les internautes confirment le décalage des prix entre produits pour homme et pour femme…Christine Laemmel
Appelons ça la «taxe rose». Ou la promo bleue. Celle qui fait en tout cas que les femmes paieraient plus chers certains produits et services que la gente masculine. Sexisme ou tour de passe-passe marketing (ou les deux), le décalage, pointé par le collectif Georgette Sand, a été saisi par le ministère de l’Economie. Ce lundi 3 novembre, Bercy a annoncé lancer une «enquête de relevés de prix». Depuis ce matin, les internautes sont nombreuses (et même nombreux) à commenter cette étude. Pas surprises, et mêmes rôdées. Sélection de réactions glanées par ici et par là sur notre page Facebook.
«Je prends mon savon chez les hommes.» Problème, solution. Déodorant, rasoir, gel douche, savonnette, rasoirs, tout est plus cher quand c’est «pour femmes», «cela fait bien longtemps que les gens l'ont remarqué», assure Aurore. La différence, personne ne la voit. Du moins pas les internautes, qui, pragmatiques, lorgnent du côté du packaging masculin. «Oui, un rasoir coûte plus cher quand il est rose, appuie Hélène, c'est pour ça que je les achète au rayon homme». Comme Aurore qui prend au passage la mousse à raser ou le savon. «Ce n'est pas parce qu'il est inscrit "homme" ou "femme" que le sexe opposé ne peut pas l'utiliser», rappelle-t-elle.
Non pour les rasoirs mais oui pour les cheveux? Les rasoirs ont la palme de la discrimination, cités de toutes et tous. Peut-on étendre la remarque aux services, le pressing, ou la brosse à dents épinglée par i-Télé, le coiffeur, cité par le tumblr Womentax ou le garagiste? Là, ça se complique. Hélène argumente qu’ «une coupe sur cheveux courts et une coupe sur cheveux longs ne demandera pas le même travail». Mais Mary, «coupe à la garçonne coiffée décoiffée» conteste. «Quinze euros pour un homme, 23 euros pour une femme, cherchez l'erreur.» Et si Pierre évoque des «coups de main gratuits chez le mécano» en échange d’un joli sourire probablement, Jamie ne tient pas le même discours: «Mon mari obtient des ristournes de 10%, moi, rien du tout. Le pire c'est que je m'y connais plus en mécanique que lui.»
«Ne pas se faire avoir par le marketing.» Lorsque seul l’emballage change (avec le prix), «il suffit de ne pas se faire avoir par le côté marketing, souffle Hélène et d'acheter l'équivalent moins cher.» Beaucoup le font d’instinct, d’autres par principe. Le sexisme ici ne serait que conséquence. Plus que «le combat pour l'égalité homme-femme, réagit Micky ce qui est scandaleux, c'est qu'un produit sensiblement identique soit mis en vente à un prix bien supérieur sous un prétexte fallacieux!». On nous prend pour des jambons, quelle que soit la raison. Mais «au lieu de crier au scandale et de demander la baisse de ces prix, propose Hélène, appelez plutôt les consommatrices à en prendre conscience. Elles n'achèteront plus les produits qui se servent du marketing pour nous faire payer plus cher et ils ne se vendront plus.»