ENQUETEBarrage de Sivens: Où est passé le sac à dos de Rémi Fraisse?

Barrage de Sivens: Où est passé le sac à dos de Rémi Fraisse?

ENQUETETrois jours après la mort du jeune manifestant, le mystère entour toujours cette pièce pourtant essentielle à l’enquête…
Vincent Vanthighem

Vincent Vanthighem

Selon ses amis, il ne contenait «qu’une bouteille de vin et des biscuits apéritifs». Trois jours après le drame sur le barrage en construction de Sivens (Tarn), les enquêteurs sont toujours à la recherche du sac à dos que portait Rémi Fraisse lors des heurts qui ont conduit à sa mort, dans la nuit de samedi à dimanche.

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Lundi, Claude Dérens, le procureur de la République d’Albi (Tarn) expliquait que les enquêteurs n’avaient récupéré que des «lambeaux» du sac sur la zone où le militant de 21 ans est décédé. «Des investigations ont ainsi pu être conduites à l’endroit où le corps a été retrouvé. On y a découvert des lambeaux de son sac à dos ainsi que des débris d’une bouteille plastique et d’une bouteille de verre», avait indiqué le magistrat.

Arrachement profond en haut du dos

L’autopsie ayant révélé que le jeune homme est mort après avoir subi un «arrachement profond au niveau du haut du dos», les techniciens de la police scientifique aimeraient bien disposer de tous les éléments matériels pour poursuivre leur enquête.

Mardi, le procureur d’Albi a donné plus d’indications sur cet élément, expliquant qu’il était «aux mains des opposants au barrage» et qu’il espérait «qu’ils allaient le remettre aux enquêteurs». Un peu plus tard, il concédera toutefois que «le sac du jeune homme n’a toujours pas été retrouvé».

Les opposants nient être en sa possession

Interrogés par l’envoyé spécial du Monde, les manifestants toujours sur place ont pourtant nié catégoriquement être en possession de cet objet.

Un imbroglio qui a forcé Alain Hébrard, l’un des membres de la Confédération paysanne, à lancer un appel à témoins sur le sujet. «Il est indispensable que le maximum de témoins se fassent connaître (…) en particulier ceux qui ont vu et ramassé son sac à dos et son portefeuille. Il faudrait aussi pouvoir retrouver le projectile susceptible de l’avoir frappé.»

Mardi soir, le procureur admettait que l’hypothèse d’une grenade jetée par les gendarmes ne pouvait être exclue dans l’enquête sur la mort du jeune homme. Les forces de l’ordre, elles, martèlent qu’une de leurs grenades, seule, ne peut tuer un homme.