DEBORDEMENTSVIDEO. Barrage de Sivens: Un mort, quatre polémiques

VIDEO. Barrage de Sivens: Un mort, quatre polémiques

DEBORDEMENTSLa mort d’un manifestant fait réagir…
William Molinié

W.M.

Le dernier mort lors d’une manifestation en métropole remonte au 6 décembre 1986. C’était l’emblématique affaire Malik Oussekine, mort à Paris, victime d'une bavure policière, en marge de manifestations étudiantes contre un projet de réforme universitaire.

Le décès de Rémi Fraisse dans la nuit de samedi à dimanche sur le barrage de Sivens a fait naître plusieurs polémiques. 20 Minutes les passe en revue…

  • Pas d’information judiciaire ouverte

Sur France Info, un des avocats de la famille de Rémi Fraisse a jugé «affligeant» que le procureur de la République à Albi, Claude Dérens, n’ait pas ouvert une information judiciaire, ce qui aurait pu «remettre cette enquête dans les mains d'un juge d'instruction indépendant». A l’heure actuelle, ce sont les gendarmes qui sont chargés de faire la lumière sur les causes de la mort du militant écologiste.



Le procureur de la République a toutefois la possibilité à l’avenir de placer l’enquête entre mains d’un juge d’instruction.

  • Le gouvernement tarde à répondre

Il aura fallu attendre près de 48 heures pour entendre une réaction officielle du gouvernement sur la mort de Rémi Fraisse. Dès ses premiers mots, le Premier ministre Manuel Valls a s’en est défendu. «Je n'accepte pas et je n'accepterai pas les mises en cause, les accusations qui ont été portées en dehors de l'hémicycle à l'encontre du ministre de l'Intérieur», a-t-il dit à l'Assemblée, dans un silence total, défendant aussi «l'action des policiers et des gendarmes» et appelant à «la décence et la tempérance».

  • Les gendarmes contraints de justifier leur intervention

Face à la grogne des manifestants, les gendarmes ont dû justifier la légitimité de leur intervention. C’est pour défendre et protéger les locaux techniques du chantier de construction du barrage de Sivens qu’ils ont répliqué aux attaques des assaillants.

Le directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN) Denis Favier a répliqué dans un communiqué: «Dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014, sur le site de Sivens (Tarn), les gendarmes ont été pris à partie par des individus violents, pour certains cagoulés, qui les ont attaqués à coup de cocktails molotov, d'engins explosifs et de projectiles. C'est dans ce contexte de violences que le corps d'un jeune homme a été découvert.»

  • Les propos de la discorde

Le président du conseil général du Tarn, Thierry Carcenac, a lâché une phrase à l’effet d’une bombe, raillée sur Twitter. «Mourir pour des idées, c'est une chose mais c'est quand même relativement stupide et bête», a-t-il dit. Dans la foulée devant la presse, l’élu socialiste a tenté de tempérer ses propos: «Je tiens à dire que je comprends et je me mets à la place des parents dans cette situation». Mais c’était déjà trop tard.

« "Mourir pour des idées, [...] c'est qd même stupide et bête" Carcenac Pdt CG Tarn. Sera-t-il exclu du #PS ? cc @gerardfiloche #RemiFraisse — Yann Salmon (@yannsalmon) October 27, 2014 »