TERRORISMEOtage français en Algérie: A Nice, c'est l'onde de choc dans son quartier

Otage français en Algérie: A Nice, c'est l'onde de choc dans son quartier

TERRORISMEEnlevé en Algérie, l’otage niçois Hervé Gourdel était très apprécié dans son quartier...
Jean-Alexis Gallien-Lamarche

Jean-Alexis Gallien-Lamarche

De notre correspondant à Nice,

Comme tout un chacun, Hervé Gourdel a ses petites habitudes. Dans le quartier de Saint-Maurice, à Nice-Nord (Alpes-Maritimes), où il habite, le guide de montagne fréquente l’épicerie chaque soir, le marchand de journaux, le magasin d’informatique et de photos. «Cette nouvelle m’a scié les guiboles», raconte Gérard, le boucher du coin qui connaît bien «cet amoureux de la montagne pour qui le Mercantour n’avait aucun secret».

Depuis dimanche soir, Hervé Gourdel est aux mains de djihadistes d’un groupe algérien, lié à l’organisation de l’Etat islamique. Arrivé la vieille, ce Niçois devait randonner dans les montagnes de Kabylie pendant une dizaine de jours.

Des habitants abasourdis

«Il est revenu sur Nice il y a peu. Il était euphorique à l’idée de partir en Algérie. Je lui ai dit que ces endroits étaient dangereux mais c’est plus fort que lui», raconte, ému, Ziade, l’épicier du quartier. Son voyage de l’autre côté de la Méditerranée, c’était «pour découvrir de nouvelles montagnes», assure sa voisine. «Simple», «discret», «très souriant», Hervé Gourdel n’est pas du genre «à avoir des histoires», remarque Sandra, sa coiffeuse. «C’est un choc, on le voyait tout le temps», témoigne la buraliste.

Abasourdi, Saint-Martin Vésubie -là où il avait créé, en 1987, un bureau de guides de montagne d’été- l’est aussi. «Dans le village, tout le monde le connaît. Il n’est pas d’ici mais il s’est parfaitement intégré», lance Michel. «Aller dans des pays lointains et isolés cadre avec sa personnalité», assure un autre habitant. Mardi, vers 18h, ils étaient entre 100 et 150 villageois et proches à s’être rassemblés. «On est là pour marquer notre soutien à la famille. Il faut encore garder espoir», souffle Eric Dellacasa, président du Club alpin Mercantour.