IMMOBILIEREncadrement des loyers : Une majorité de Français souhaite étendre le dispositif

Encadrement des loyers : Une majorité de Français souhaite étendre le dispositif

IMMOBILIERFin aout, Manuel Valls revoyait les ambitions à la baisse sur ce dispositif en annonçant un lancement qu’à Paris et à titre expérimental…
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L'abandon de l'encadrement des loyers prévu par la loi Alur est «une mauvaise chose» pour 44% des Français, qui estiment en majorité qu'il faudrait au contraire étendre cette mesure à un maximum de grandes villes, selon un sondage Ipsos* présenté vendredi par la Fondation Abbé Pierre.

Manuel Valls a dévoilé fin août un «plan de relance» visant à sortir la construction de logements du marasme, avec des carottes fiscales en direction des investisseurs et des ménages, en retoquant sévèrement la loi Alur de l'ex-ministre du Logement Cécile Duflot, avec le quasi-abandon de l'encadrement des loyers.

Initialement dans 28 agglomérations où les loyers ont flambé

Alors qu'il devait être déployé dans 28 agglomérations où les loyers ont flambé, cet encadrement des loyers ne sera finalement lancé qu'à Paris «à l'automne» et «à titre expérimental», et dans les villes qui se porteront volontaires.

«L'abandon de cette mesure est regretté par une majorité relative de Français», a expliqué le délégué général adjoint de la Fondation Abbé Pierre, Christophe Robert, lors d'une conférence de presse. 44% jugent que c'est une mauvaise mesure, et seulement 21% considèrent cet abandon comme une bonne chose, tandis que 27% pensent que ce n'est « ni une bonne, ni une mauvaise chose» et 8% ne savent pas.

56% pensent qu’il faudrait étendre ce dispositif

Une majorité de Français (56%) pensent au contraire qu'il faudrait étendre ce dispositif à un maximum de grandes villes, contre 18% qui jugent qu'il devrait être développé le moins possible et 15% qu'il doit être étendu à un nombre limité de grandes villes.

Ce sondage montre qu'avec le plan de relance «le gouvernement n'a pas répondu au problème des Français, mais n'a entendu que les professionnels de l'immobilier», a estimé Christophe Robert, soulignant que l'encadrement des loyers, «c'est un engagement du président de la République qui doit être respecté, c'est une nécessité».

Les Français sont cependant partagés sur les effets de cet encadrement: 63% jugent qu'il peut faire baisser les loyers et améliorer l'accès des catégories modestes au logement, mais 56% pensent également qu'il peut décourager les particuliers d'acheter pour louer ou décourager les propriétaires de louer leur bien.

Le risque de décourager les propriétaires de louer ?

«La loi Alur permettait seulement d'écrêter les loyers des petits logements trop chers, mais n'allait pas provoquer une baisse généralisée des loyers», a-t-il insisté. «La crainte d'un blocage général des loyers est infondée».

Déplorant également des avantages fiscaux «non négligeables» accordés à l'investissement locatif par le plan de relance, le délégué général de la Fondation Abbé Pierre Patrick Doutreligne se dit «choqué que ce plan reprenne de vieilles recettes utilisées depuis 15 ans dont on sait qu'elles ne marchent pas» et permettent juste «un effet d'aubaine» pour les plus privilégiés à court terme, mais «dérégule à moyen terme le marché» et «renforce les inégalités».

*Sondage réalisé du 5 au 6 septembre, par téléphone auprès de 957 personnes représentatives de la population française âgées de 18 à 75 ans, selon la méthode des quotas.