TRANSPORTSSNCF: Des trains sans contrôleurs pour faire baisser la fraude

SNCF: Des trains sans contrôleurs pour faire baisser la fraude

TRANSPORTSL'objectif est de faire baisser la fraude de 30% en trois ans en concentrant les contrôleurs sur les trains les plus fréquentés...
Vincent Vanthighem

Vincent Vanthighem

Publiée au cœur de l’été, la «note de précisions» de la SNCF était passée relativement inaperçue. La voilà revenue au centre des débats. Une expérimentation est bien en cours depuis plusieurs mois sur le réseau TER afin de multiplier les trains sans contrôleur, a reconnu, auprès de 20 Minutes, un porte-parole de la SNCF, confirmant des informations du Parisien, publiées ce lundi.

Le dispositif n’est pas vraiment nouveau puisqu’il est en vigueur depuis plus de trente ans sur le réseau Ile-de-France. Il consiste à organiser différemment le travail des contrôleurs. D’un côté, on les rassemble en équipe afin qu’ils soient plus nombreux dans les trains les plus occupés. En contrepartie de ce renfort, certains trains peu fréquentés sont autorisés à circuler sans contrôleurs. Après l’avoir testée sur certaines lignes, la SNCF entend désormais «étendre cette organisation en province».

«L’équipement agent seul» en pointe

En toute logique, cette politique n’est pas du goût des syndicats au premier rang desquels la CGT. «Les missions d’un contrôleur ne se limitent pas à vérifier les billets. Il a aussi des fonctions de sécurité ferroviaire, d’information et d’assistance aux voyageurs», lâche ainsi un représentant CGT pour le secteur Paris-Nord cité par Le Parisien.

Pour la SNCF, la sécurité n’est pas un problème si le TER en question dispose de «l’équipement agent seul» (EAS). Mis en place dans les nouveaux TER, il permet au conducteur de pouvoir, à l’aide de caméras, assurer toutes les missions de sécurité s’il se retrouve seul avec les voyageurs dans le train. Homologué par les instances de sécurité, ce dispositif est disponible aujourd’hui sur 40 % des TER et est utilisé par une centaine de conducteurs, formés spécialement, chaque jour.

Objectif: Faire baisser la fraude de 30 % en trois ans

De leur côté, les associations d’usagers du train attendent d’en savoir un peu plus avant de prendre position sur le débat. «Je pense qu’il ne faut pas en faire un dogme, explique ainsi à 20 Minutes Jean Lenoir, vice-président de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports. Cela peut se justifier sur de toutes petites lignes. Mais certains trains ne peuvent pas se passer de contrôleurs…»

Mettant en avant «le bon sens d’avoir plus de contrôleurs quand il y a plus de clients», la SNCF estime que ce dispositif lui permettra de faire baisser le taux de fraude de 30% en trois ans. La fraude coûte chaque année 300 millions d'euros à l'entreprise publique.

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