Vers un durcissement de la lutte contre la fraude dans les transports
INFO «20 MINUTES»•Beauvau mène une réflexion pour permettre une meilleure identification des fraudeurs…William Molinié
Chaque année, c’est un manque à gagner d’environ 500 millions d’euros. Auxquels il faudrait rajouter des dizaines de millions d’euros pour la gestion du recouvrement et le développement des moyens de lutte contre la fraude dans les transports.
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Le sujet de la fraude dans les transports en commun, qui revient régulièrement dans les discussions entre le ministère des Transports et les opérateurs, a été relancé le 24 juin dernier au cours du comité national de sécurité dans les transports (CNST). Le ministère de l’Intérieur envisage, selon nos informations, de renforcer la lutte contre la fraude. Un groupe de travail a d’ailleurs été constitué autour de cette thématique, dans le cadre du CNST. Il devra rendre ses conclusions en septembre.
Fraudeurs jamais retrouvés
A l’heure actuelle, seule une faible part des amendes dressées sont réellement payées par les fraudeurs. Pour les transporteurs, le suivi des poursuites coûte cher. D’autant que nombre de fraudeurs contrôlés sans titre de transport déclarent une fausse identité à l’agent de la SNCF ou de la RATP. Et ne sont donc jamais retrouvés. Le taux de recouvrement des amendes, par exemple sur le réseau TER, n’est que de 11,6 %.
Parmi les pistes étudiées figure le durcissement des sanctions applicables pour ceux qui déclareraient une fausse identité. «C’est avant tout une question de sécurité pour l’usager. Car derrière la fraude au billet se cachent souvent des délinquants», soutient-on à Beauvau.
Des caméras intelligentes?
Par ailleurs, est aussi étudiée la «mise en place d’outils technologiques nouveaux capables de détecter les déclarations de fausses identités». Ce qui permettrait par conséquent d’établir l’identité réelle du fraudeur. Comme par exemple le développement des caméras intelligentes de reconnaissance faciale. Mais cette technologie, qui existe déjà aux Etats-unis ou en Grande-Bretagne, se heurterait en France à des difficultés juridiques.
Du côté des opérateurs, on se félicite de «toute avancée en matière de lutte contre la fraude», souligne-t-on à la SNCF. «Rien n’est définitif. Un deuxième comité national se réunira à la fin de l’année au cours duquel seront prises des décisions», ajoute-t-on.