Affaire Bamberski: Début du nouveau procès à Mulhouse
JUSTICE•C'est l'épilogue d'une affaire qui aura duré 30 ans...A Toulouse, Julie Rimbert
C'est le dernier round d’une bataille judiciaire qui a duré plus de trente ans. Jeudi et vendredi, André Bamberski, cet habitant de Pechbusque âgé de 76 ans, est jugé par le tribunal correctionnel de Mulhouse (Haut-Rhin) pour avoir commandité l’enlèvement en Allemagne de Dieter Krombach.
Marié en seconde noce avec la femme d’André Bamberski, ce dernier a été condamné en 2012 à 15 ans de réclusion criminelle pour la mort de sa belle-fille Kalinka. Le Haut-Garonnais encourt cinq ans de prison pour «enlèvement, séquestration en bande organisée et complicité de violences volontaires».
«Quelqu’un d’obstiné»
Cet ancien expert-comptable est soupçonné d’avoir organisé le rapt de l’Allemand le 17 octobre 2009 en Bavière afin de le livrer à la justice française. Quelques heures plus tard, le médecin avait été retrouvé ligoté et blessé au visage. Selon son avocat, André Bamberski reconnaît le transport de Dieter Krombach mais conteste en être le commanditaire, arguant qu’il n’a pas versé un euro aux exécutants. «Ce père a satisfait un devoir supérieur donc je demanderai au tribunal si on peut condamner un homme qui a accompli un acte juste, souligne Laurent de Caunes. C’est quelqu’un d’obstiné qui a voulu servir la justice avec cet enlèvement.»
Cet épisode judiciaire n’entame pas le soutien des quelque mille membres de l’association Justice pour Kalinka, créée il y a une douzaine d’années. Robert Pince, son président, sera présent à Mulhouse. Sa sœur était la voisine d’André Bamberski, ses enfants jouaient souvent avec Kalinka avant sa mort. Même s’il a été parfois découragé par le marathon judiciaire, ce fidèle ne l’a jamais lâché. «Le combat de ce père pour la mémoire de sa fille me touche, confie-t-il. Ce n’est pas une vengeance mais la détermination qui l’a fait tenir. Je n’aurais pas eu son courage pour me battre contre les institutions pendant trente ans. Cet enlèvement était le seul moyen pour lui d’éviter la prescription et d’honorer la promesse de justice faite à Kalinka.»