Les salaires des profs jouent au grand écart
EDUCATION•Selon le bilan social 2012-2013 du ministère, l'hétérogénéité des salaires se ressent dans les différents degrés et corps de la fonction…Delphine Bancaud
Une étude qui risque encore de semer le trouble chez les enseignants français, qui ont déjà la réputation d’être mal payés. Pour la première fois, le bilan social 2012-2013 du ministère de l’Education publié ce mercredi, met au grand jour les écarts salariaux entre enseignants.
Conclusion: dans le primaire, un professeur des écoles gagne en moyenne 2.200 euros nets. Dans le second degré, un professeur certifié touche en moyenne 2.600 euros et un agrégé 3.500 euros. Enfin, les profs dits de chaire supérieure (exerçant en classe préparatoire) touchent en moyenne 5.800 euros nets.
Les différences hommes-femmes dues aux trajectoires
Autre constat: les femmes sont payées en moyenne 13% de moins que les hommes, l'équivalent de 4.000 euros par an. Et ce, en raison de leur surreprésentation dans le premier degré, des carrières plus courtes et le fait qu'elles réalisent moins d'heures supplémentaires.
Mais les écarts de rémunérations se constatent aussi chez les enseignants exerçant dans le même type d’établissements. Car entre les 10% des enseignants du premier degré (les professeurs des écoles) les mieux payés et les 10% les moins bien payés, l'écart net annuel est de 10.000 euros. Dans le second degré, cet écart monte à 18.000 euros.
Des informations dont vont certainement se saisir les syndicats des enseignants du primaire, qui s’estiment mal payés alors qu’ils ont effectué le même nombre d’années d’études que leurs collègues du second degré. Reste à savoir de quelle marge de manœuvre dispose Benoît Hamon pour rééquilibrer un peu les rémunérations des enseignants et améliorer les conditions de travail des profs de ZEP, Vincent Peillon avait tenté de réformer le temps de travail des profs de prépa (ce qui aurait engendré une baisse de leur rémunération). Mais il avait dû renoncer devant la fronde…