Merah: Deux ans après, Toulouse et les enfants d'Ozar Hatorah se souviennent
COMMÉMORATION•Les choses se sont déroulées «comme le souhaitait le rabbin Monsonego», directeur de l'école et père de l'une des enfants assassinés...B.D. avec AFP
Les enfants de l'école juive Ozar Hatorah (rebaptisée Ohr Torah depuis) à Toulouse se sont recueillis ce mercredi matin dans le souvenir de leurs trois camarades et de l'enseignant juifs assassinés il y a deux ans par Mohamed Merah, au début d'une journée en mémoire des victimes du tueur.
Les enfants ont prié dans la synagogue de cet établissement d'environ 200 élèves comme ils le font tous les matins, dans les mêmes conditions que ce 19 mars 2012 quand Merah, peu avant 8h, a semé la mort devant l'école et dans la cour, a rapporté le président de la communauté juive de Toulouse Arié Bensemhoun.
«Des rescapés, plus que des témoins»
Les choses se sont déroulées «comme le souhaitait le rabbin Monsonego», directeur de l'école et père de l'une des enfants assassinés: «Très simplement, avec beaucoup de sobriété, beaucoup de simplicité et beaucoup d'émotion. C'était très difficile, ce matin, de franchir les grilles de l'école en se souvenant qu'il y a deux ans, à la même heure, un terroriste islamiste était venu pour tuer froidement, mécaniquement, plein de haine», a dit Arié Bensemhoun, très ému devant l'école dont les murs et le portail ont été renforcés et hérissés de barbelés.
Ces enfants, qui étaient déjà là il y a deux ans et auxquels se sont joints d'autres qui ont depuis quitté l'école, «se considèrent comme des survivants, des rescapés, plus que des témoins de cette tragédie», a-t-il dit, ce sont «eux qui nous donnent beaucoup de force, ils ont un courage extraordinaire (...) ça me rappelait pendant la prière cette parole des prophètes qui disaient: de la bouche des enfants tu as fondé ta puissance».
Cérémonie dans la soirée
Toulouse honore ce mercredi la mémoire de Myriam Monsonego, 8 ans, Gabriel et Arieh Sandler, 4 et 5 ans, et leur père Jonathan, tués à Ozar Hatorah par Merah, petit délinquant des quartiers devenu assassin au nom du djihad. On rend également hommage aux trois parachutistes Imad Ibn Ziaten, Abel Chennouf et Mohamed Legouad, assassinés les 11 et 15 mars à Toulouse et Montauban, ainsi qu'au soldat Loïc Liber et à l'adolescent Bryan Bijaoui, gravement blessés à Montauban et à Ozar Hatorah.
A midi, le maire Pierre Cohen, «marqué à jamais», déposera une gerbe et fera énoncer les noms des victimes et observer une minute de silence près du Capitole. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault et le président du Parlement européen Martin Schulz sont attendus dans la soirée à une cérémonie ouverte à tous.