Grève des taxis: «Les VTC sont en train de nous tuer à petit feu»

Grève des taxis: «Les VTC sont en train de nous tuer à petit feu»

SOCIAL – Des milliers de chauffeurs ont bloqué des axes importants de la capitale…
William Molinié

William Molinié

Les chauffeurs de taxis n’ont pas gagné les cœurs de potentiels clients ce lundi. Au contraire… Sur la Place de la Porte maillot, bloquée depuis la matinée par une centaine de chauffeurs, les automobilistes se frayaient un chemin difficilement et au compte-goutte à travers les véhicules à l’arrêt. Klaxons, parfois injures et bras d’honneur, ont marqué l’exaspération des usagers de la route.

Il faut dire que les taxis parisiens se sont fait remarquer. Partis d’Orly et de Roissy, leur cortège a convergé à une très petite vitesse vers le centre de Paris, direction le 7e arrondissement de Paris. Et, au cours de la journée, quelques groupes de chauffeurs ont bloqué plusieurs portes de la capitale, créant d’importants bouchons. La deuxième manifestation depuis le début de l'année.

Des «clandestins autorisés»

«Il faut marquer le coup. On n’a plus rien à perdre», crache un syndicaliste au micro d’un porte-voix aux sonorités métalliques. Principal objet de colère, la concurrence qu’il juge «déloyale» des véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC). Ces derniers se sont développés ces dernières années. Leur enregistrement ne coûte que 100 euros, mais ils ne peuvent travailler que par réservation.

Les taxis, eux, doivent acheter une licence très onéreuse qui se négocie autour de 230.000 euros à Paris, mais ont le privilège en contrepartie de «héler» le client dans la rue. Seulement, d’après eux, de nombreux VTC sortent ne respectent pas la règle du jeu. «Allez dans les aéroports et les gares parisiennes. Ils attendent le client dans les halls d’entrée. Ce sont des clandestins autorisés qui sont en train de nous tuer à petit feu», regrette José, chauffeur de taxi depuis cinq ans.

Davantage de contrôles

Son collègue, Amine, sur les routes franciliennes depuis plus de dix ans, soupçonne même certains VTC de «faire du business» avec le petit personnel des hôtels. «Ils s’arrangent avec les réceptionnistes pour qu’ils les appellent. En échange, ils leur reversent un pourcentage sur la commission», dénonce-t-il.

Un constat partagé par les VTC. «Il y a ceux qui respectent la loi. Et les autres. Il faut davantage de contrôles», concède auprès de 20 Minutes Yan Hascoet, co-fondateur de chauffeur-privé.com.

En fin de journée, le trafic était toujours ralenti sur l’ensemble des grands axes de la capitale. Des barrages filtrants étaient par ailleurs toujours en place Porte Maillot, Porte de Saint-Ouen et Porte de Clignancourt.