PSYCHOLOGIEVIDEO. Les «trompe-la-mort», ces casse-cou qui n'ont peur de rien

VIDEO. Les «trompe-la-mort», ces casse-cou qui n'ont peur de rien

PSYCHOLOGIEIls frôlent la mort pour donner du piment à la vie, estiment les psys...
Propos recueillis par Audrey Chauvet

Propos recueillis par Audrey Chauvet

Se suspendre au sommet d’un gratte-ciel, sauter dans le vide, faire des cascades entre des grues de chantier… On peut appeler ça «être casse-cou», les psychologues parlent plutôt de «comportement ordalique». Ce goût de l’extrême, cette envie de tutoyer la mort, cache souvent un besoin de «redonner de l’intensité à la vie en côtoyant la mort», nous explique Mélanie Maillard, psychologue clinicienne spécialisée dans le monde sportif.



Qu’est-ce qui pousse des gens à prendre de tels risques?

Ce sont des gens qui se sentent plus vivants quand ils sont à la limite de la mort. Ils accordent plus de valeur à la vie au moment où ils sont prêts à la perdre. Un peu comme un homme qui trouve sa femme extraordinaire quand elle est prête à le quitter. Cela peut aussi être lié à une attitude contraphobique: ils ont une telle peur de la mort qu’ils se mettent dans la situation de guérir le mal par le mal. Ils se sentent alors plus courageux, ils ont plus de prise sur leur monde émotionnel.

Tout le monde peut un jour devenir une tête brûlée?

Il faut quand même avoir une histoire de vie particulière pour avoir envie d’aller tutoyer ces sommets. Mais n’importe qui, face à une situation traumatique, peut trouver comme moyen de s’en sortir la quête de cette adrénaline. Cette énorme énergie vitale, qui fait survivre et sécrète adrénaline et endorphine, peut même rendre accro à ces sensations.

Est-ce le même processus que les gens qui mettent leur vie en danger en se droguant ou en ayant d’autres comportements addictifs?

C’est le même plaisir lié à la sécrétion d’hormones mais ce n’est pas le même rapport au temps: quelqu’un qui se drogue n’a pas conscience qu’il peut mourir, il sait que ça peut arriver mais dans le long terme. Quand on est face au risque immédiat, un parachute qui peut ne pas s’ouvrir ou une corde qui craque, c’est tout de suite que la mort peut arriver.