Après 14 ans de prison en Indonésie, Michaël Blanc redécouvre la liberté

Après 14 ans de prison en Indonésie, Michaël Blanc redécouvre la liberté

"J'ai eu un peu de mal à dormir. Le lit est trop confortable": après 14 ans de prison, le Français Michaël Blanc s'adapte à sa liberté retrouvée, encore conditionnelle, dans la maisonnette qu'il partage désormais avec sa mère à Jakarta.
"J'ai eu un peu de mal à dormir. Le lit est trop confortable": après 14 ans de prison, le Français Michaël Blanc s'adapte à sa liberté retrouvée, encore conditionnelle, dans la maisonnette qu'il partage désormais avec sa mère à Jakarta.
"J'ai eu un peu de mal à dormir. Le lit est trop confortable": après 14 ans de prison, le Français Michaël Blanc s'adapte à sa liberté retrouvée, encore conditionnelle, dans la maisonnette qu'il partage désormais avec sa mère à Jakarta. - Roméo Gacad AFP
© 2014 AFP

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«J'ai eu un peu de mal à dormir. Le lit est trop confortable»: après 14 ans de prison, le Français Michaël Blanc s'adapte à sa liberté retrouvée, encore conditionnelle, dans la maisonnette qu'il partage désormais avec sa mère à Jakarta.

«Ca fait bizarre»: mardi matin, Michaël Blanc s'est réveillé en homme libre pour la première fois depuis le lendemain de Noël 1999, jour de son arrestation pour trafic de stupéfiants.

Le cuisinier de 40 ans a été remis en liberté conditionnelle lundi. Ironie de l'actualité, un autre Français a été interpellé la veille à Bali en possession de trois kilos de méthamphétamine, un crime passible de la peine de mort.

Michaël, qui devra rester en Indonésie jusqu'à la fin de sa peine le 21 juillet 2017 plus une année de probation, a aussitôt rejoint la modeste demeure de sa mère, qui a tout abandonné pour voler à son secours il y a 14 ans et vit en Indonésie depuis.

«La première nuit s'est passée un peu difficilement parce que je n'ai pas l'habitude de dormir sur un lit confortable. En prison, c'était un matelas de camping», dit-il à l'AFP, en montrant le lit «King Size» qui envahit quasiment toute la chambre de la maison autrement rustique, sans eau chaude ni air conditionnée.

Sa mère Hélène Le Touzey, elle, dort sur un matelas par terre. «Je voulais qu'elle prenne le bon lit mais elle n'a pas accepté», dit Michaël sous le regard souriant d'Hélène. «Ca change de la prison où on est vraiment serré les uns contre les autres. On était sept dans la même cellule. Avec les toilettes à l'intérieur». «Et au réveil, j'ai pu sortir de ma chambre, aller faire mon café et fumer une cigarette...», ajoute le Haut-Savoyard, le visage émacié barré d'un large sourire.

«Et un bon café, un vrai, pas l'eau avec un peu de café qu'on a en prison», dit-il en montrant une cafetière électrique, seul élément moderne de la cuisine extérieure très rudimentaire de sa mère.

«C'est là où elle faisait mes repas. Je ne sais pas comment elle faisait, il n'y a même pas de plan de travail. Rien», ajoute-t-il. Pendant 14 ans, Hélène, frêle sexagénaire, apportait plusieurs fois par semaine les repas de son fils. «Sinon, en prison, on avait du riz et des légumes avec de temps en temps un petit morceau de viande ou un oeuf. On ne pouvait pas vivre avec ça», se souvient-il.

A sa mère, il doit en fait «tout», avoue-t-il. «Je lui dois ma vie. Sans elle, je serai encore dedans pour des dizaines d'années».

Le Français avait été arrêté avec 3,8 kilos de haschich dans deux bouteilles de plongée. Il avait affirmé qu'elles appartenaient à un ami qui les lui avait confiées pour les transporter. Il avait été condamné à la perpétuité le 16 novembre 2000, une peine commuée en décembre 2008 à 20 ans de prison, en grande partie grâce à l'engagement extraordinaire de sa mère.

«Je ne sais pas comment la remercier. Faire bien ma vie je pense», murmure Michaël.

Pour fêter la libération, mère et fils, soudés comme deux doigts de la main, ont «ouvert le champagne». «Du bon champagne français mais une petite bouteille car ma mère ne boit pas beaucoup», ajoute Michaël en riant.

Assailli par les journalistes, l'ancien détenu n'a «pas encore trop profité» de sa liberté. «Je rêve de marcher sur la plage, d'aller me baigner dans la mer».

Après un premier mois «relax», il compte travailler. «Je suis cuisinier mais j'ai vraiment tout oublier. Je ne sais pas ce que je vais faire. Je ne pensais pas sortir, donc je n'ai pas encore pensé à ma vie dehors. La libération a été une grosse surprise, un super surprise».

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