TRANSPORTSQui se cache derrière les VTC?

Qui se cache derrière les VTC?

TRANSPORTSLes syndicats de taxis dénoncent les «multinationales» des véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC)...
Enora Ollivier

Enora Ollivier

L’argument est le premier dégainé sur le tract appelant à la manifestation. Les taxis,qui ont défilé ce lundi pour protester contre la concurrence des véhicules de tourisme avec chauffeur, dénoncent en particulier les «multinationales du VTC (financées par Google, Goldman Sachs…)» et un «véritable lobby qui détruit nos emplois».

Est directement visé Uber, un des leaders du secteur, présent dans une quarantaine de villes du monde, dont Paris. L’entreprise compte effectivement la banque Goldman Sachs dans ses financeurs, et Google a investi 258 millions de dollars (environ 190 millions d’euros) dans la société en août 2013.

Un argument qui «essaie de détourner l’attention»

«C’est vrai, répond-on chez Uber France. Mais on ne voit pas ça comme une critique. Au contraire. C’est parce qu’on a réussi à développer un projet innovant et qu’on a du succès que de grands groupes ont eu envie de participer.»

Reste que le cas est isolé. Et que parmi les 6.500 entreprises de VTC recensées à la fin 2013 en France, on compte en réalité beaucoup de conducteurs indépendants. Aussi, du côté de chez LeCab, qui se présente comme le «leader sur le marché français», le terme de «multinationale» fait sourire. «LeCab est une société française de 34 salariés montée par un entrepreneur de 27 ans: moi!», explique Benjamin Cardoso, son président.

Selon le jeune homme, qui est aussi à la tête de la Fédération française du transport de personnes sur réservation (FFTPR), l’argument avancé par les syndicats de taxis «essaie de détourner l’attention». «Le rapport de force n’est pas vraiment de notre côté», ajoute-t-il, estimant par exemple à 2.000 le nombre de véhicules avec chauffeur à Paris contre 12.000 taxis dans ce même domaine de la réservation, sur les 20.000 présents dans la capitale.

Les VTC «ne sont pas des pirates»

«Non seulement il y a de la place dans ce secteur, mais il y a surtout un manque», constate Benjamin Cardoso, qui assure que les VTC «ne sont pas des pirates qui luttent contre les taxis», mais proposent une «activité complémentaire».

Les VTC, cible de la colère des taxis, sont autorisés en France depuis 2009. Ils peuvent transporter des clients qui ont préalablement réservé une course, mais pas des passagers dans la rue. Depuis le 1er janvier, un décret impose un délai de 15 minutes entre la réservation et la prise en charge du client -une mesure qui ne satisfait ni les taxis, lesquels souhaitent une réglementation plus stricte, ni les sociétés de VTC.